Haut-Rhin : un homme étrangle et tue sa femme qui voulait le quitter, 82e féminicide de l'année

par Mathilde ROCHE
Publié le 31 juillet 2019 à 8h10
Haut-Rhin : un homme étrangle et tue sa femme qui voulait le quitter, 82e féminicide de l'année

FÉMINICIDE - Le drame s'est déroulé lundi 29 juillet dans la soirée à Morschwiller-le-Bas dans le Haut-Rhin : un homme a étranglé son épouse après avoir appris son intention de le quitter. Âgée de 35 ans, elle était mère d'un enfant de 4 ans et demi.

Au moins 82 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année 2019. Lundi, un homme de 54 ans a été placé en garde à vue après avoir étranglé son épouse, à Morschwiller-le-Bas dans le Haut-Rhin. Elle venait de lui annoncer son intention de le quitter.

Le drame s'est déroulé au domicile du couple. L'homme a lui-même appelé les gendarmes aux alentours de 23h pour demander de l'aide après avoir agressé sa compagne. Les gendarmes ont prodigué les premiers soins à la victime, avant que les secours ne prennent le relais, en vain. Elle était âgée de 35 ans et mère d'un enfant de 4 ans et demi, qui était en train de dormir au moment des faits.

Le refus de la séparation comme motif du passage à l'acte

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme n'a pas supporté que sa conjointe veuille se séparer de lui. Une violente dispute a alors éclaté à l'étage, durant laquelle il l'a étranglée. Placé en garde à vue à Mulhouse, il devrait être déféré mercredi, puis présenté à un juge. 

D'après l'étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, le refus de la séparation reste le second mobile le plus fréquent pour les hommes auteurs de ces meurtres, après les disputes. En 2018, l'état et les associations référentes ont dénombré 121 femmes tuées par leur (ex)partenaire, sur 149 personnes mortes suite à des violences conjugales. 

Selon un recensement effectué par le collectif "Féminicides par compagnon ou ex", au moins 82 féminicides ont eu lieu depuis le 1er janvier 2019. Cela représente déjà deux tiers du nombre de victimes de l'an passé, en seulement 7 mois. Devant l'urgence de la situation, les associations ont lancé une pétition pour alerter les services publics, augmenter la prévention et réclamer justice.

Un Grenelle des violences conjugales en septembre

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a demandé une mission d'inspection pour revenir sur les éventuelles défaillances de l'Etat dans les dossiers classés depuis 2015. Le gouvernement a également annoncé un "Grenelle des violences conjugales" qui se tiendra début septembre afin de communiquer sur ces crimes et de tenter de mettre en place des solutions pour enrayer le phénomène.

Les familles et proches de 34 victimes tuées par leur conjoint ou ex-compagnon se sont réunis pour réclamer d'être reçus lors de ce Grenelle et ainsi présenter "des mesures concrètes et rapides". Parmi leurs préconisations, "l'inscription du terme 'féminicide' dans le Code pénal, en tant que crime machiste et systémique" et "la mise en place de sanctions pour les membres de forces de l'ordre qui manquent à leur devoir" en ne prenant pas des plaintes de femmes victimes de violences conjugales. 

Mais aussi "l'ouverture immédiate d'une procédure lorsqu'un témoin vient signaler qu'une femme subit des violences" grâce à des formations spécifiques pour les policiers et gendarmes. Ou encore "la création de foyers destinés" aux auteurs de violences conjugales, car "c'est aux hommes violents de quitter le domicile conjugal et non à leurs victimes". 


Mathilde ROCHE

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