Porte-parole de l’antenne de Seine-Maritime d’Osez le féminisme, Léa Colin présente au Tetris, au Havre (Seine-Maritime), dans le cadre des Journées du Matrimoine, organisées par l’association H/F, l’exposition Vivas nos queremos. Gravures et stickers mettent à l’honneur le militantisme et l’engagement de femmes d’Amérique du Sud.
Avec le soutien de l’organisation féministe anglaise FILIA, Léa Colin, régisseuse d’œuvres d’arts et porte-parole de l’antenne Osez le féminisme 76, a rassemblé les affiches produites au Mexique et en Argentine pour une exposition d’art féministe, à l’occasion des Journées du Patrimoine en Normandie et en partenariat avec HF Normandie.
« Nous nous aimons vivantes »
Cette exposition exceptionnelle est consacrée à un mouvement né à Mexico et qui rassemble des femmes, artistes et plasticiennes, unies par un combat : la dénonciation des violences faites aux femmes. Leur arme pour sensibiliser et accroître leur visibilité : les gravures, collages et performances.
Il y a énormément de féminicides au Mexique, explique Léa Colin, commissaire de l’exposition. Quand le mouvement s’est créé en 2014, on dénombrait au Mexique cinq féminicides par jour. Par an, plusieurs milliers de femmes sont concernées par des violences. Certaines disparaissent sans qu’aucune enquête ne soit menée. Moins de 30% des disparitions et meurtres font l’objet d’une enquête, précise la représentante seinomarine d’Osez le féminisme.
Les gravures exposées (une trentaine et une vingtaine de stickers, NDLR) présentent ce travail qui emprunte au militantisme.
Politique et féminisme
Un slogan en guise de signature : Vivas nos queremos (Nous nous aimons vivantes).
Le hastag s’est répandu dans tous les pays hispanophones. Un vrai mouvement a été créé.
Si les affiches ne sont pas destinées initialement à intégrer les galeries, elles trouvent leur place dans cette exposition, qui met l’accent sur la démarche de ces femmes et leur engagement mutuel, fédérées autour d’un médium et d’une pratique : la gravure.
Les thématiques abordées sont diverses : les violences faites aux femmes, le droit à l’auto-défense, les messages de sororité et la légalisation de l’avortement.
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« Petites-filles de sorcières »
Les gravures permettent de montrer ces thèmes et de mettre des images sur tous ces maux contre lesquels ces activistes luttent. « Il y a un vrai texte politique consistant à clamer : nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n’avez pas brûlées. »
L’exposition est présentée en France au moment où la question des violences faites aux femmes fait l’objet d’une forte couverture médiatique. Une résonance particulière qui n’échappera à personne.
Ateliers de gravures
Les gravures présentées sont l’émanation d’une organisation politique, mais elles sont aussi représentatives d’une esthétique : « Il y a un côté très expressif. Le mouvement est surtout organisé par des femmes artistes, mais elles donnent, par le biais d’ateliers, la possibilité à toutes les femmes de participer », précise Léa Colin.
Les 21 et 22 septembre 2019, deux ateliers réservés aux femmes, menés par Alexandra Lafitte (Studio Courte Échelle), seront organisés. « Une manière d’expérimenter la sororité et la technique. Les œuvres produites seront présentées au cours du dévernissage, le 5 octobre », précise Léa.
Infos pratiques :
Du 18 septembre au 5 octobre 2019, au Tetris, Fort de Tourneville, au Havre.
Entrée libre.
Pour les ateliers, informations complémentaires sur la page Facebook du Tetris, ici.