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Marché de l'emploi
Etat des lieux

Les diplômés des Grandes écoles retrouvent le plein emploi

Selon l'enquête annuelle de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), l'insertion professionnelle de leurs diplômés a retrouvé son niveau d'avant crise. Mais les salaires ne profitent pas encore pleinement de cette forte demande et les différences entre hommes et femmes restent importantes.

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Promotion de diplômés à HEC

PIERRE-FRANCK COLOMBIER / AFP

Ça va mieux et ça se voit. Pour les diplômés des Grandes écoles en tout cas, ingénieurs et managers, dont la CGE a publié l’enquête d’insertion annuelle, mardi 13 juin. Pour cette 25ème édition, près de 60.000 questionnaires ont été renseignés. Un chiffre remarquable qui donne une photo précise d’un paysage radieux. « Ce sont les meilleurs résultats depuis la crise financière », s’enthousiasme Peter Todd, directeur général de HEC Paris et président de la commission aval de la CGE, qui parle de « plein emploi ».

Un travail en moins de 6 mois pour près de 9 diplômés sur 10

Il est vrai qu’avec un taux d’emploi à 86,5%, 6 mois après leur sortie de l’école, soit 3,4 points de plus que l’an dernier, les diplômés de 2016 n’ont eu aucune difficulté à rentrer sur le marché du travail. Le taux atteint même 94% pour la promotion précédente. Un argument de poids pour les Grandes écoles pour recruter les meilleurs élèves. « Dans un contexte de relative reprise économique, écrit d’ailleurs la CGE, avec un chômage qui reste élevé chez les 15-24 ans (22% au premier trimestre 2017) près de 9 de nos diplômés sur 10 décrochent un emploi en moins de 6 mois. »

Est-ce le signe avant-coureur d’une inversion de la courbe du chômage en France? « Cela indique que l’économie va mieux », estime Peter Todd. Et de souligner que tous les indicateurs sont au vert: le temps de recherche d’un emploi diminue, la proportion des CDI à l’embauche (79,1%) augmente et la proportion de cadres (85,2%) reste élevée. Voilà qui devrait aider les écoles à augmenter encore leurs effectifs, comme c’est le cas ces dernières années, grâce à une démultiplication de leur offre avec les bachelors et les mastères spécialisés notamment.

Les salaires bruts progressent peu sauf si l'on ajoute les primes

L’insertion professionnelle est, en effet, pour les élèves et leur famille un critère déterminant. S’ils acceptent de payer entre 10.000 et 15.000 euros par an pour les écoles de commerce les plus cotées, il leur faut des engagements forts en matière d’emploi. Mais aussi de salaire, surtout pour ceux qui s’endettent afin de financer leurs études. Sur ce point, l’enquête de la CGE laisse apparaître une relative stabilité avec un salaire brut annuel moyen hors primes à la sortie de l'école de 33.625 euros en progression de 0,2% par rapport à 2016. Certes, avec les primes, la progression atteint 4%, à 37.998 euros et même à 40.269 euros pour les managers. Mais l’embellie économique n’est pas suffisante, semble-t-il, pour que les rémunérations s’envolent.

Les jeunes femmes pénalisées en matière de salaire et de statut

Seul point noir dans le paysage, les écarts demeurent importants entre garçons et filles en termes de salaire, de CDI, et même de création d’entreprise. « On trouve cela lamentable, se désole Peter Todd. Et ça ne change pas d’une année sur l’autre. » Sur tous les grands items, en effet, les jeunes femmes sont décrochées. Elles mettent plus de temps à trouver un emploi que leurs camarades masculins, obtiennent beaucoup moins rapidement un CDI lors de leur première embauche et restent nettement moins rémunérées qu'eux. En particulier quand on compare les salaires avec primes: le manque à gagner en France atteint 4.203 euros par an pour les manageuses et 2.766 pour les ingénieures! Et ce n’est pas qu’une question de choix de secteur d’activité, puisque deux après l'entrée sur le marché du travail, l’écart entre les deux sexes mesuré par la CGE auprès de la promotion 2014 s’est encore creusé. Sur ce plan, les Grandes écoles ont encore de la pédagogie à faire.

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