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Cancer

OCTOBRE ROSE. Cancer du sein : les femmes jeunes aussi sont concernées

Bien que plus rarement, les femmes de moins de 40 ans peuvent aussi souffrir de cancer du sein, et dans des formes en général plus complexes à traiter, rappelle l'Institut Curie à l'occasion du mois de prévention Octobre Rose.

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Cancer du sein et femmes jeunes : il faut "connaître ses seins"

Le cancer du sein tue près de 12.000 femmes chaque année en France.

GARO/Phanie/AFP

Les femmes jeunes aussi peuvent avoir un cancer du sein, rappelle l'Institut Curie à l'occasion du mois de prévention Octobre Rose 2019. Chez ces femmes, les cancers sont souvent détectés à un stade plus avancé que les femmes de plus de 50 ans faisant l'objet d'un dépistage organisé.

Idée reçue : les femmes jeunes ne peuvent pas avoir de cancer du sein

"Il y a une idée reçue selon laquelle une femme jeune ne peut pas avoir un cancer du sein", regrette auprès de Sciences et Avenir le Dr Florence Coussy, gynécologue et oncologue spécialisée en sénologie. Ce sont en effet des cas peu communs, puisque les femmes jeunes, c'est-à-dire de moins de 40 ans, représentent moins de 5% des cas de cancer du sein en France, la moyenne d'âge étant de 63 ans. Un chiffre loin d'être négligeable cependant, puisqu'elles étaient environ 3.000 à être traitées en 2018.

Si le cancer du sein est un des cancers qui se guérit le mieux, les femmes jeunes présentent cependant un pronostic un peu moins bon que les femmes âgées de 50 à 74 ans, avec 90% de survie dans les cinq ans qui suivent, contre 92%, d'après l'Institut National du Cancer (Inca).

Des facteurs de gravité plus fréquents chez les femmes jeunes

Plusieurs raisons à cela. D'abord, seules les femmes de 50 à 74 ans bénéficient du programme de dépistage systématique gouvernemental. Ensuite, cette idée reçue selon laquelle les femmes jeunes ne peuvent pas souffrir de cancer du sein peut entraîner une errance diagnostique. Enfin, ces patientes ont des caractéristiques un peu particulières. "On voit dans cette population une sur-représentation des cancers du sein liés à des facteurs génétiques, comme BRCA1 ou BRCA2", détaille le Dr Florence Coussy. Ainsi, ces facteurs génétiques expliquent environ 5% des cancers du sein, contre 10 à 15% chez ceux de la femme jeune. Même tendance pour les cancers du sein dit "triples négatifs" : plus complexes à traiter, ils concernent 20 à 25% des femmes jeunes, contre 10 à 15% des cancers du sein en général. Il s'agit d'une forme de cancer du sein dont la surface des cellules cancéreuses ne porte aucun marqueur connu susceptible de répondre à une thérapie ciblée existante.

Un suivi particulier

En sus de ces particularités, les femmes de moins de 40 ans ayant un cancer du sein nécessitent une prise en charge spécifique, notamment en ce qui concerne la fertilité. "Les traitements peuvent altérer la fertilité ou être toxiques pour le fœtus en cas de début de grossesse", explique le Dr Florence Coussy. Des consultations spécifiques de fertilité leur seront d'ailleurs proposées. Enfin, la prise d'hormones pouvant engendrer un risque de rechute, tout traitement hormonal – contraception inclue – est à bannir pendant et après le cancer du sein chez la femme jeune. Un suivi psychologique pourra également leur être proposé afin de les aider à surmonter les retentissements de la maladie sur leur vie personnelle et professionnelle.

Connaître ses seins

En l'absence d'un programme de dépistage organisé, le Dr Florence Coussy encourage les femmes jeunes à faire des visites de suivi annuelles chez un gynécologue, par essence entraîné aux palpations mammaires et capable d'adapter son suivi aux éventuels facteurs de risque des patientes (antécédents familiaux par exemple). Autre recommandation : bien connaître ses seins, leur forme et texture, afin d'aller consulter dès qu'une anomalie sera constatée. "J'entends parfois en consultations des femmes jeunes qui ont attendu avant de venir en consultation et qui me disent 'on m'a dit qu'il n'y avait pas de cancer du sein chez les femmes jeunes'. J'aimerais que ça n'existe plus", confie le Dr Florence Coussy.

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