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JordanieEn prison pour avoir «désobéi» à leur tuteur

Le gouvernement jordanien a indiqué à Amnesty que 85 femmes avaient été placées en détention administrative en 2019 pour «relations hors mariage»

Amnesty International a accusé mercredi les autorités jordaniennes d'avoir emprisonné des femmes pour avoir «désobéi» à leur tuteur masculin ou pour des «relations hors mariage». L'ONG demande à Amman d'agir.

D'après l'ONG de défense des droits humains, les femmes accusées d'avoir quitté leur maison sans le consentement d'un tuteur ou de relations sexuelles hors mariage risquent la prison et d'«humiliants tests de virginité», si leur famille porte plainte. Les femmes enceintes hors mariage peuvent être «séparées de leur nouveau né», ajoute l'ONG dans un rapport.

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Amnesty exhorte Amman à «s'attaquer à ces violations honteuses (...) à commencer par l'usage excessif de la détention par les gouverneurs de provinces et au système discriminatoire de tutelle masculine». Lors d'une conférence de presse à Amman, la directrice d'Amnesty pour le Moyen-Orient, Heba Morayef, a appelé le gouvernement à assurer aux Jordaniennes «une vie sans abus ni détention arbitraire et à respecter leur liberté d'action», sans les criminaliser.

Programme de réhabilitation

Si l'organisation reconnaît que le gouvernement a adopté des réformes ces dernières années contre «les violences liées au genre, notamment en ouvrant la maison d'accueil Dar Amneh pour (aider) des femmes en danger», elle réclame «la fin des détentions et maltraitances contre les femmes».

La directrice de ce refuge, Manel Ibrahim, a indiqué qu'il avait accueilli depuis son ouverture fin juillet 2018, «86 cas transférés par des gouverneurs provinciaux», dont 64 «réhabilités» auprès de leurs familles. Un programme de réhabilitation y est dispensé par des travailleurs sociaux, psychiatres et conseillers juridiques et leurs familles y sont également conviées, selon elle.

Une fois «le travail de réconciliation entre les femmes et leurs familles achevé et les facteurs de risque écartés», un suivi est mené, explique Mme Ibrahim.

Incarcérées «sans charges ni procès»

Le gouvernement jordanien a indiqué à Amnesty que 85 femmes avaient été placées en détention administrative en 2019 pour «relations hors mariage», niant des emprisonnements pour «absence» de leur domicile. 149 femmes sont détenues au total.

L'ONG affirme toutefois avoir rencontré en février 22 Jordaniennes incarcérées «sans charges ni procès» dans la principale prison du pays, Juweideh, pour «absence» du domicile ou relations hors mariage, attendant qu'un homme de leur famille paye leur caution. La majorité affirme avoir «fui un environnement violent».

L'une d'entre elles a raconté à Amnesty avoir «été emprisonnée après que son père s'est plaint aux autorités affirmant qu'elle s'était enfuie avec un homme», mais «elle a en fait dû s'enfuir pour échapper à ses abus». Quatre femmes ont affirmé avoir été détenues après que «l'hôpital a appelé la police parce qu'elles étaient enceintes hors mariage», selon l'ONG.

Dans la loi jordanienne, les femmes de moins de 30 ans ont besoin du consentement de leur «tuteur mâle» pour se marier. Les «relations hors mariage» sont passibles de 3 ans de prison.

ats