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Un ancien DRH forçait des femmes à uriner devant lui

Dans une enquête édifiante, "Libération" a révélé les entretiens pervers que faisait passer à des femmes l'ancien DRH du ministère de la Culture.

Le ministère de la Culture, à Paris, en 2007
Le ministère de la Culture, à Paris, en 2007
Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP
Ministère de la Culture : l'ancien DRH forçait des femmes à uriner devant lui
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La revue de presse du 8 novembre 2019
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Amandine Bégot - édité par Noé Blouin
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Le journal Libération a publié, ce vendredi 8 novembre, une enquête hallucinante sur les perversions d’un haut fonctionnaire. Pendant presque 10 ans, cet homme, ancien DRH, n’a pas hésité à administrer des diurétiques aux jeunes femmes qu’il recevait en entretien. Pourquoi ? Et bien pour les voir uriner devant lui.

On parle ici d’un homme qui a même siégé pendant deux ans au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Entre 2009 et 2018 il aurait fait 200 victimes, il avait d’ailleurs rédigé la liste lui-même dans un document Excel intitulé "Expériences". En face de chaque nom, la réaction de chacune d’entre elles aux diurétiques, l’heure de la prise du médicament et l’endroit où se déclenche l’envie d’uriner

Libération
a rencontré 5 de ces femmes, toutes décrivent le même scénario : quand elle arrive dans son bureau, le DRH propose un thé ou un café. Il s’éclipse et revient, quelques minutes plus tard, avec la boisson en main. Certaines de ses victimes remarquent alors que l’homme a un comportement étrange, "il donnait, raconte l’une d’elles, l’impression de jouer avec son téléphone sur ses genoux".

Un manège bien rôdé

"En réalité, explique Libé, Christian N prend des photos sous son bureau". Une fois les clichés pris et après une brève discussion, il propose aux candidates de sortir visiter le quartier. "Cap, poursuit Libération, sur le Louvre, la Place des Victoires, les Tuileries… Bah oui, note le journal quand on veut travailler au ministère de la Culture il faut se familiariser avec le patrimoine". Le périple dure parfois 3 heures et à chaque fois, notre homme prend soin  de choisir un itinéraire loin des cafés ou des musées où les jeunes femmes pourraient trouver des toilettes.

Karine se souvient ainsi avoir réclamé une pause technique au bout d’un moment, l’homme oriente alors leur déambulation vers les quais de Seine. "Je sentais mon ventre gonfler, raconte-t-elle, j’étais au bord du malaise. Sous un pont, j’ai fini par baisser mon pantalon et ma culotte. Pendant ce temps là lui il tenait son manteau devant moi pour me cacher et regardait mon visage"

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Élise elle se souvient s’être écroulée de douleur en pleine rue, aux passants qui s’arrêtaient pour lui venir en aide, l’homme raconte qu’il est DRH au ministère de la culture et qu’il gère. Il lui propose d’aller derrière un baraquement de chantier et de la cacher avec sa veste. Elle refuse. La jeune femme attendra leur retour au ministère pour utiliser les toilettes du hall d’accueil et finira à l’hôpital après ce rendez-vous. Elle sera internée 4 jours pour une infection urinaire à la limite de la péritonite. Anaïs, elle, n’a pas pu se retenir. De retour dans son bureau, le DRH lui propose de faire sécher son pantalon à la fenêtre. "J’avais tellement honte, dit-elle, que je n’ai osé en parler à personne"

Il était surnommé "le photographe" en interne

Mais comment ce manège a-t-il pu durer près de 10 ans ? C’est la question que pose Libération, d’autant que visiblement beaucoup connaissaient ses penchants pervers. Il était d’ailleurs surnommé “le photographe” dans tout le service. D’autres s’interrogeaient sur ces pratiques. "Jamais on emmène un candidat à l’extérieur", explique l’une de ses collègues. "Mais qui aurait-on pu prévenir", se demande Liliane, "normalement, c’est au DRH qu’il aurait fallu se plaindre". Mais le DRH c’était lui.
Marie, l’une des victimes a envoyé deux courriers à deux ministres qui se sont succédé rue de Valois, pas de réponse. Libé a essayé de les contacter, pas de réponse non plus. Une autre explique avoir alerté la médecine du travail mais rien là encore.


Christian N sera finalement suspendu en octobre 2018 et révoqué de la fonction publique 3 mois plus tard après avoir été pris sur le vif en train de prendre sous la table, et en pleine réunion, des photos des jambes de la sous-préfète de Moselle. C’est un collègue qui, comme l’exige l’article 40 du Code pénal, a prévenu sa hiérarchie. Depuis, une instruction est en cours. L’ex-fonctionnaire a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

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