Femmes du Burkina Faso, actrices sociales et économiques

EN IMAGES. Entre tradition et modernité, les femmes burkinabè sont d'un apport précieux à la cohésion et au développement du pays. Illustration à Tiébélé.

Par notre envoyée spéciale au Burkina Faso,

L'apport des femmes dans le foyer est considérable et l'âge est plutôt perçu comme un atout. © Jane Roussel

Temps de lecture : 2 min

« Il faut que l’Europe change de regard sur l’Afrique, qu’elle arrête de n’y voir que la misère, en comparaison de ce qu’elle connaît », expliquait Justice Mukheli, photographe sud-africain au cours d’une conférence à la foire As Known as Africa de Paris, le 10 novembre dernier. À la rencontre des femmes du Burkina Faso, cette phrase résonne. Elles sont traditionnellement d’abord définies par leur statut marital et leur foyer. D’ailleurs, on dit d’une femme qu’elle est prête à être mariée le jour où elle sait cuisiner le plat national : le Thô, lequel demande beaucoup de force physique. Lorsqu’elles sont mariées, la culture burkinabè veut qu’elles soient au service de toute la famille de leur époux.

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Les femmes, une position stratégique dans la société...

Alors qu’une vision européenne pourrait y déceler, en comparaison avec son histoire, un statut peu valorisant pour les femmes, la réalité est toute autre. Franck et Zacharia Anougabou, deux cousins et guides touristiques originaires de Tiébélé, racontent l’histoire de leurs mères, de leurs grands-mères, de leurs petites sœurs, épouses et voisines. Les femmes de la cour royale de Tiébélé sont les ambassadrices de la culture kasséna, ce sont elles qui construisent l’habitat traditionnel, ces cases peintes avec les symboles de l’histoire de l’ethnie.

Elles sont les seules à avoir le droit de fabriquer les poteries, outils essentiels pour préparer et conserver la nourriture de la famille. Cette tradition potière se transmet de mère en fille. Précision : elles sont peu nombreuses à détenir ce savoir et à alimenter les 67 villages autour de Tiébélé. Ce sont les gardiennes du foyer, mais aussi des actrices économiques de grande importance aux champs.

... et dans l'économie locale

Même dans les mines d’or sauvages où les hommes sont majoritaires, elles ont un rôle essentiel, à la recherche des pépites après l’extraction. Elles mêlent écologie et artisanat, en ramassant les sacs plastiques échoués dans la campagne pour réutiliser la matière première. Après les avoir nettoyés, elles en font du crochet pour donner naissance à des paniers, porte-monnaie, sacs à main, vendus aux touristes. Et créent ainsi un nouveau circuit tant écologique qu’économique.

Figures de force et de tradition, les femmes de cette région du Burkina Faso ont un rôle central dans l’organisation de la vie quotidienne. Lorsqu’un toit de l’auberge de Franck Anougabou fuit, sous la pression des pluies diluviennes pour la saison, les femmes sont appelées à la rescousse. Un signe de solidarité qui en dit long sur les rapports sociaux et économiques dans cette région de Tiébélé.

  • L'apport des femmes dans le foyer est considérable et l'âge est plutôt perçu comme un atout. © Jane Roussel
  • Impliquées dans les métiers artisanaux, les femmes burkinabè sont dures à la tâche. Ici, l'une d'entre elles fabrique un panier en crochet à partir de plastique recyclé. © Jane Roussel
  • Actrices économiques, les femmes burkinabè s’occupent de semer, ramasser, entretenir les champs. © Jane Roussel
  • Gardiennes d'une certaine tradition, les femmes de Tiébélé transmettent la culture kasséna, principalement aux filles. © Jane Roussel
  • Les femmes burkinabè travaillent aux champs, à semer et ramasser les plantations. Un apport déterminant dans un pays où l'agriculture compte énormément. © Jane Roussel
  • La cour d’une maison de Tiébélé est un véritable lieu de vie. On y fait toutes les tâches du quotidien, de la cuisine à la lessive. © Jane Roussel
  • A Tiébélé, la poterie est un secteur de gran de importance. La symbolique des calebasses n'en est que plus grande.   © Jane Roussel
  • La potière a 90 ans et s’apprête à passer le flambeau à sa fille. Un univers de transmission bien organisé. © Jane Roussel
  • Pour garder et entretenir les concessions, les femmes sont en première ligne.   © Jane Roussel
  • Les femmes sont aux champs mais aussi dans les mines d'or. Ici, une est à la recherche de pépites. © Jane Roussel
  • L’habitat traditionnel est fortement imprégné du savoir-faire des femmes de Tiébélé. © Jane Roussel
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