FEMMES - Ce samedi 16 novembre à Strasbourg, dans la voiture, ils étaient quatre. Sonia a été déposée la dernière. Elle le regrette.
Aux Dernières Nouvelles d’Alsace, cette jeune femme de 22 ans raconte que le chauffeur Uber est rapidement devenu indiscret: “il m’a demandé quel âge j’avais, si j’habitais seule”. Puis il pose sa main sur la sienne, touche la cuisse de la jeune femme, avant de l’obliger à toucher la sienne. La victime rentrée saine et sauve décide ensuite de partager sa frayeur sur les réseaux sociaux.
C’est cet acte qui permet à une seconde victime de reconnaître le même chauffeur par lequel elle a été agressée deux ans auparavant à Strasbourg également.
Cette autre jeune femme se confie alors à Anna Toumazoff, créatrice du compte Instagram @memespourcoolkidsfeministes qui relaie l’information auprès de ses 31.000 abonnés via une vidéo mardi 19 novembre.
En 48 heures, Anna Toumazoff, chargée de communication pour la newsletter féministe “Les Glorieuses”, reçoit plus de 100 témoignages sur le même thème.
Parmi les nombreuses captures d’écran qu’elle a partagées sur sa story sur Instagram, on retrouve le témoignage de plusieurs victimes qui confient avoir reconnu le même agresseur que les deux premières jeunes femmes.
Contactée par Le HuffPost, Anna Toumazoff explique avoir l’intention de continuer à partager via son compte Instagram @memespourcoolkidsfeministes un maximum de témoignages qu’elle reçoit.
Anna Toumazoff espère d’Uber “une réaction et des mesures”. Elle cite entre autres “la vérification scrupuleuse des profils avec l’interdiction d’exercer pour les chauffeurs ayant été condamnés pour des faits d’agressions sexuelles”.
Contacté par Le HuffPost, Uber France a confirmé que le chauffeur Strasbourgeois est aujourd’hui “désactivé”. La désactivation du compte d’un chauffeur peut arriver lorsqu’un incident est grave ou récurrent, précise Uber sur son site.
L’entreprise a tenu à assurer que “la sécurité des utilisateurs [...] est une de nos priorités absolues. Toute agression est traitée dans le cadre d’une procédure interne intransigeante. Nos employés ont à cette fin été spécifiquement formés par les associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, Stop Harcèlement de rue et HandsAway.”
Uber France nous a aussi assuré qu’une procédure existait en cas de problème. Via l’application, il est possible de rapporter un “incident” à une équipe qui serait “disponible 24h/24 et 7 jours/7″.
Pour les cas liés à “une agression physique, sexuelles ou à des propos discriminatoires, le compte du passager ou du chauffeur qui aurait commis les faits, est alors immédiatement suspendu, et ce, à titre préventif”, précise encore l’application.
Uber s’excuse pour des commentaires supprimés
La deuxième victime a d’ailleurs expliqué avoir envoyé plusieurs mails à Uber. Elle raconte : “ils m’avaient répondu qu’ils allaient faire le nécessaire”.
Sous les derniers posts Instagram de l’entreprise, de nombreux utilisateurs demandaient des explications. Les commentaires ont été supprimés par l’entreprise. Une erreur, assure Uber au HuffPost. “Nous avons commis une erreur en supprimant des messages qui n’auraient pas dû l’être. Nous nous excusons sincèrement de ce manque de discernement et avons pris les mesures nécessaires.”
Ce n’est pas la première fois qu’une telle agression a lieu. Le 1er mai 2018, la chaîne de télévision américaine CNN révélait un scandale similaire : selon leur enquête, près de 103 chauffeurs de la compagnie Uber ont été poursuivis pour agression sexuelle lors de ces quatre dernières années.
Au début de sa vidéo partagée sur son compte Instagram, Anna Toumazoff rappelle: “On ne prend pas Uber pour des raisons de confort, mais pour des raisons de sécurité.” Ce choix pourrait-il être remis en question?
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