Miss France 2020 : Laurent Ruquier appelle au boycott de l'élection

Une grande manifestation contre les violences physiques et psychologiques faites aux femmes s'est tenue le samedi 23 novembre dans plusieurs villes de France, notamment à Paris où 49 000 personnes ont défilé dans les rues. C'est en présentant ce mouvement au cours de l'émission d'« On N'est Pas Couchés » de ce samedi 30 novembre que Laurent Ruquier a rebondi sur un programme qui, selon lui, dessert la cause féministe.

« Miss France, c'est ringard »

C'est en évoquant le problème de l'objectification des femmes que Laurent Ruquier en est arrivé à parler de l'élection de Miss France : « Alors justement, puisqu'il faut arrêter de regarder les femmes comme des objets, cessez de les juger sur leur physique et de systématiquement privilégier les plus jolies. Je lance un appel : boycottons cette année l'élection de Miss France. En plus c'est sur TF1, c'est très bien. Mais il y en a plein les journaux. On n'en peut plus de l'élection Miss France, c'est ringard ! Il faut être logique. Si on veut être féministe, il faut boycotter aujourd'hui le concours des Miss France. Ce sera déjà un bon début... », a expliqué le présentateur. Paradoxalement, celui-ci avait fait une blague jugée sexiste lors de la venue de Vaimalama Chavez sur son plateau en février dernier. Celle-ci lui avait alors reproché de l'avoir considérée comme un objet.

Deux Miss France lui répondent

C'est donc tout naturellement que Vaimalama Chavez, Miss France 2019, a répondu au présentateur par le biais d'un tweet. Pour elle, le concours n'a rien de contraire au féminisme.

Féminisme : lutte pour l’égalité des droits H/F.

Participer à @MissFrance est un choix, c’est l’expression de la liberté de choisir, du droit de s’exprimer de chaque candidates à l’élection.

Pourquoi serait ce contraire au féminisme ?

— VaimalamaChavesOff (@vaimalamachaves) December 2, 2019

Une internaute a souhaité rebondir sur les propos de la reine de beauté, en lui expliquant que le concours n'était pas féministe car il exclut « les femmes âgées, les femmes de petite taille, les femmes en couple, femmes trans, femmes grosses, handicapées » : un questionnement légitime après la polémique de cet été autour d'une candidate qui aurait été écartée à cause de son poids. Celle-ci lui a alors répondu que le problème ne serait pas à chercher du côté des organisateurs du concours, mais du côté des électeurs : « Si le public votait pour ces femmes [...], elles pourraient être là ».

En fait, si le public votait pour ces femmes trans, ‘grosses’, handicapées, elles pourraient être la. C’est encore une fois le choix des français. En ce qui concerne l’âge et le célibat, c’est parce qu’on est portées à partir loin, longtemps, dur dur d’assumer un couple/foyer.

— VaimalamaChavesOff (@vaimalamachaves) December 2, 2019

Camille Cerf, quant à elle, a souhaité revenir sur le principe fondamental du féminisme : le combat pour l'égalité Homme/Femme, qui, selon elle, n'a rien à voir avec la légitimité du concours.

C’est vrai qu’on m’a souvent posé la question, « peut on être Miss France et Féministe ? ». Ce à quoi j’ai toujours répondu que OUI. Faut il rappeler ce qu’est le Féminisme ? Je ne vois pas ce que l’égalité H/F vient faire dans le questionnement de la légitimité du Concours. https://t.co/0kpK6guMJ7

— CamilleCerf (@CamilleCerfOff) December 2, 2019

« Les femmes doivent pouvoir être libres de leurs choix » pour Sylvie Tellier

Sylvie Tellier, directrice générale de la société Miss France, a elle aussi souhaité répondre aux propos de Laurent Ruquier qui, selon elle, « se tromp[e] de combat ». Là encore, la question de l'égalité Homme/Femme et la liberté de choisir ont été les fers de lance de son argumentation : « La définition du féminisme c'est d'oeuvrer pour l'égalité hommes-femmes et pour l'expansion du rôle de la femme dans la société. Alors lorsqu'il appelle à boycotter cette élection au nom du féminisme, j'ai envie de lui dire qu'en faisant cela il piétine le choix qu'ont fait plus d'un millier de jeunes femmes cette année en se présentant au concours », a-t-elle déclaré ce mardi à l'antenne d'Europe 1. « Les femmes doivent pouvoir être libres de leurs choix, de leurs rêves, de leurs engagements, donc libres de se présenter à l'élection de Miss France », a-t-elle ensuite conclu.