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Féminicides : que peut-on vraiment attendre de l’année à venir ?

par Anais Moine ,
Féminicides : que peut-on vraiment attendre de l’année à venir ?© GettyImages
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Grenelle des violences conjugales, mobilisations sans précédent, généralisation de l'usage du terme "féminicide"… 2019 a été une année historique en ce qui concerne la lutte contre les violences faites aux femmes. Et pourtant, au moins 149 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint cette année en France. Quelles leçons en tirer ? Comment mieux lutter contre ces violences et les féminicides en 2020 ? Quelles sont les mesures attendues ? On fait le point.

Sommaire
  1. · "Féminicide", élu mot de l'année 2019
  2. · La lutte contre le "terrorisme machiste"
  3. · Des mesures très attendues
  4. · Parce que l’urgence n’attend pas
  5. · Il y a 30 ans, le premier féminicide de masse

Ce lundi 30 décembre, Rebecca, une habitante des Hauts-de-France âgée de 44 ans, a perdu la vie. La jeune femme, victime de violences conjugales depuis des années selon son entourage, aurait été battue à mort par son conjoint. Elle est la 149e victime de féminicide recensée en France depuis le début de l’année. En 2018, selon le ministère de l’Intérieur, 121 femmes avaient été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon. Nombreux sont ceux qui s’interrogent alors, 2019 aurait-elle été plus meurtrière que 2018 ou la médiatisation des violences faites aux femmes a-t-elle permis un "décompte" plus proche de la réalité que ceux des années précédentes ?

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"Féminicide", élu mot de l'année 2019

Encore utilisé par une petite poignée de féministes seulement en 2018, le terme "féminicide" est devenu en un an seulement un élément de langage courant. Désormais employé quotidiennement dans les médias, le terme, qui qualifie le meurtre d'une ou plusieurs femmes ou filles en raison de leur sexe, a même été élu "mot de l’année" par le dictionnaire le Petit Robert.

Jamais auparavant les violences envers les femmes n’avaient fait couler autant d’encre en France. Pour la première fois, en 2019, des milliers de femmes, mais également des hommes, et même des enfants, sont descendus dans les rues pour rendre hommage à toutes celles qui ont perdu la vie en raison de leur sexe, en guise de soutien à toutes celles qui, chaque jour, subissent les agressions, aussi bien verbales que physiques, de celui qui partage leur vie, mais aussi et surtout, pour que ces violences insupportables cessent.

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La lutte contre le "terrorisme machiste"

Conscient de l’importance de cet enjeu sociétal, le gouvernement ira jusqu’à lancer un Grenelle pour tenter de trouver des actions concrètes pour mettre fin à ce que la secrétaire à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, n’hésite pas à qualifier de "terrorisme machiste". Dès 2020, plusieurs mesures seront mises en place, visant notamment à protéger les femmes battues, leurs enfants, mais également leurs droits.

Des mesures très attendues

Dès la fin du mois de janvier 2020, une proposition de loi inspirée des mesures du grenelle et déposée par le groupe parlementaire LREM devrait être débattue par l’Assemblée. Cette dernière reprendra "les principales avancées législatives issues des travaux du Grenelle", avaient assuré les députés Guillaume Gouffier-Cha (Val-de-Marne) et Bérangère Couillard (Gironde), à nos confrères du Journal du dimanche. La suspension systématique de l’autorité parentale en cas de féminicide et la possibilité donnée au juge pénal d’aménager ou de suspendre l’autorité parentale du conjoint violent comptent notamment parmi les dispositions phares du projet.


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1 000 nouvelles solutions de logement et d’hébergement, annoncées par Matignon, seront également ouvertes dès le mois de janvier. Les policiers et gendarmes intervenants auprès du public seront formés à l’utilisation d’un outil permettant d’évaluer le danger qu’encourt une femme victime de violences au cours du premier semestre 2020. Cette nouvelle année sera également celle de la généralisation du bracelet anti-rapprochement, adopté à la quasi-unanimité par l’Assemblée nationale.

Parce que l’urgence n’attend pas

Parce que l’urgence n’attend pas, ou que le bon moment n’est pas toujours celui des horaires d’ouverture de services classiques, un appel à projet sera lancé pour que le 3919, numéro d’urgence, soit ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et soit rendu accessible aux personnes en situation de handicap.
Enfin, l’État a pour projet de mettre en place deux centres de suivi et de prise en charge des auteurs de violences par région pour traiter le problème dans sa globalité et mieux prévenir le risque de récidive.

Espérons que l'association de ces différentes mesures, alliée à la mobilisation continue et permanente de la société, permettra de faire enfin bouger les lignes pour que, dans un avenir proche, plus aucune femme n'ait à subir des violences de la part de l'homme avec qui elle partage, ou a partagé, sa vie.

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Il y a 30 ans, le premier féminicide de masse

Vidéo par Anais Bertrand

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Anais Moine
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