Royaume-Uni : quatre femmes parmi les six prétendants à la direction du Labour

Considérée comme l’héritière de Jeremy Corbyn, Rebecca Long Bailey a officialisé mardi sa candidature à sa succession pour mener le parti travailliste et l’opposition dans le Royaume-Uni post-Brexit.

 Les deux favoris sont Keir Starmer et Rebecca Long-Bailey, ici le 9 avril dernier à Londres.
Les deux favoris sont Keir Starmer et Rebecca Long-Bailey, ici le 9 avril dernier à Londres. AFP/Niklas Halle’n

    Elle est l'une des favorites pour prendre la tête du Parti travailliste britannique et de l'opposition au Premier ministre conservateur Boris Johnson : Rebecca Long Bailey, 40 ans, chargée des relations avec les entreprises au sein du Labour, a officialisé mardi sa candidature dans la course à la succession de Jeremy Corbyn.

    Cinq députés travaillistes, hommes et femmes, sont déjà candidats, Keir Starmer, 57 ans, responsable du Brexit au sein du parti, fait lui aussi figure de favori. Clive Lewis, chargé des questions d'économie au sein du « gouvernement fantôme » travailliste, est également en lice.

    Les trois autres élues qui visent la direction du Labour sont Jess Phillips, 38 ans, Lisa Nandy, 40 ans, chargée de l'énergie dans le parti, et l'europhile Emily Thornberry, 59 ans, chargée des Affaires étrangères pour l'opposition. Le Labour n'a jamais été dirigé par une femme.

    Une ligne radicale et une ligne centriste

    Après s'être réuni lundi, le comité dirigeant du parti a décidé que le vote de ses 500 000 membres se déroulerait du 21 février au 2 avril et que le nom du successeur de Jeremy Corbyn serait annoncé le samedi 4 avril. Pour pouvoir voter par voie postale, il faut avoir rejoint le parti avant le 20 janvier et débourser 25 livres (29 euros).

    Considérée comme l'héritière naturelle de Jeremy Corbyn, Rebecca Long Bailey a estimé dans un article publié sur le site du magazine de gauche Tribune que le Labour a besoin à sa tête d'un « socialiste fier ». Lors des élections législatives de décembre, le parti a subi un terrible revers, sa pire défaite dans les urnes depuis 1935.

    Depuis cette débâcle, les Travaillistes sont en pleine introspection et se cherchent aussi une nouvelle ligne politique, entre le radicalisme de Jeremy Corbyn, 70 ans, élu de la circonscription d'Islington, qui dirige le parti depuis 2015, et le libéralisme assumé des années Tony Blair.

    Un afflux de militants qui penchent à gauche

    Celui qui est encore le chef de l'opposition officielle pour quelques semaines se voit reprocher des promesses trop radicales, son indécision sur la sortie de l'Union européenne ou encore son incapacité à lutter contre l'antisémitisme dans les rangs du parti.

    Si l'ancien Premier ministre Tony Blair a appelé sa formation à tourner la page du « socialisme quasi-révolutionnaire », les candidats à la succession se gardent bien de s'écarter trop franchement de l'orientation très à gauche de ces dernières années qui a provoqué un afflux massif de militants, lesquels pèseront lourd dans l'élection.

    Ils préfèrent dénoncer le trop grand nombre de promesses du programme du Labour, rendu peu lisible ou peu crédible. Dimanche, Jess Philipps a ainsi qualifié d'« invraisemblable » la promesse de Jeremy Corbyn de fournir gratuitement à tous un Internet très haut débit et assuré que, contrairement à lui, elle ne désirait pas renationaliser les anciens services publics.

    Elle s'est distinguée des autres candidats en affirmant qu'elle pourrait « se battre » pour réintégrer l'Union européenne, si le Brexit, prévu au 31 janvier, ne tenait pas ses promesses. En face, Emily Thornberry a estimé que le dirigeant sortant n'avait pas été « convaincant » car son programme « contenait trop de choses ».