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Berthe Morisot en 3 minutes

En bref

C’est l’une des grandes dames de l’impressionnisme, aux côtés de Mary Cassatt et de Marie Bracquemond. Berthe Morisot (1841–1895), très proche d’Édouard Manet dont elle fut le modèle et l’amie, se distingue par sa prédilection pour l’art du portrait, le thème de l’enfance et de la maternité. Il n’était pas simple pour une femme de s’imposer dans le monde de l’art moderne. Bien que critiquée et moquée à ses débuts, soutenue par son mari Eugène Manet, le frère du peintre du Déjeuner sur l’herbe, elle n’abandonna jamais la peinture, et fit de Julie, sa fille, son modèle de prédilection.

Édouard Manet, Berthe Morisot au bouquet de violettes
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Édouard Manet, Berthe Morisot au bouquet de violettes, 1872

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Huile sur toile • 55 × 39 cm • Coll. musée d’Orsay, Paris • © Bridgeman Images

Elle a dit

« Mon ambition est de saisir une touche d’éphémère. »

Sa vie

Née à Bourges, d’un père préfet, Berthe Morisot vient de la bourgeoisie. Encouragée à développer sa sensibilité artistique, elle se forme à l’art de peindre tout comme sa sœur Edma. Toutes deux exposent au Salon dès 1864. À cette époque, l’École des beaux-arts était interdite aux femmes et la jeune artiste va se former en copiant les grands chefs-d’œuvre du Louvre. Elle y rencontre Édouard Manet, un artiste déjà célèbre et controversé. Berthe a reçu aussi les leçons de Jean-Baptiste Camille Corot.

La jeune artiste a commencé par être paysagiste avant d’approcher la figure, sujet qu’elle aborde dans les années 1870. Indépendante, elle fréquente un milieu artistique de haute volée : Edgar Degas, Charles Cros, le couple Manet, Mallarmé… Berthe profite de l’influence de Manet et lui sert d’ailleurs de modèle à de nombreuses reprises. Leur lien sera consolidé par le mariage de Berthe avec Eugène, le frère d’Édouard Manet, en 1874.

1874 sonne justement la naissance du mouvement impressionniste auquel Berthe Morisot a activement contribué. Elle est la seule femme peintre de la célèbre exposition impressionniste organisée chez Nadar cette année-là. La palette de Morisot se distinguait par son goût du blanc, et sa touche enlevée au service de sujets intimes. C’est la période de son épanouissement personnel, bien qu’elle doive affronter la critique hostile à l’ensemble des peintres modernes, leur reprochant la vacuité des sujets, la manière de peindre et le rejet de l’académisme.

En 1878, naît Julie, la fille unique du couple. Elle devient le modèle favori de sa mère et apprend à peindre à ses côtés. En 1892, son père Eugène disparait et le poète Mallarmé devient le tuteur de la jeune fille. Pour Berthe Morisot, les années 1890 sont celles de la douleur et de la maladie, bien que l’artiste soit pleinement reconnue comme l’une des grandes figures de l’avant-garde impressionniste. Elle meurt en 1895.

Ses œuvres clés

Berthe Morisot, Le Berceau
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Berthe Morisot, Le Berceau, 1872

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Huile sur toile • 56 × 46 cm • Coll. musée d’Orsay, Paris • © Bridgeman Images

Le Berceau, 1872

Cette toile, la plus célèbre de Morisot, représente sa sœur Edma veillant son nouveau-né. Le camaïeu de blanc donne un sentiment de grande douceur à cette scène intime et bourgeoise. Rien ne semble pouvoir déranger les deux personnages. Le thème de la maternité deviendra, par la suite, récurrent dans la production de l’artiste. Cette œuvre a été montrée lors de la fameuse exposition du groupe des impressionnistes en 1874.

Berthe Morisot, L’Hortensia
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Berthe Morisot, L’Hortensia, 1894

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Huile sur toile • 73.5 × 60.5 cm • Coll. musée d’Orsay, Paris • © Bridgeman Images

L’Hortensia, 1894

Cette scène, également connue sous le titre Deux sœurs, représente une nouvelle fois un moment d’intimité partagé. Nous sommes dans un univers bourgeois, les deux femmes sont en négligés mais ont soigné leur mise en beauté. L’une d’elles pique une fleur dans les cheveux de sa sœur, une fleur blanche qui symbolise peut-être son innocence alors qu’elle offre déjà une belle gorge déployée. La technique est pleinement impressionniste, avec des touches enlevées, esquissées, vivement brossées et des couleurs claires et gaies.

Berthe Morisot, Julie Manet et sa levrette Laërte
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Berthe Morisot, Julie Manet et sa levrette Laërte, 1893

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Huile sur toile • 73 × 80 cm • Coll. musée Marmottan Monet, Paris • © Bridgeman Images

Julie Manet et sa levrette Laërte, 1893

Berthe Morisot a souvent peint sa fille unique, Julie Manet, avec laquelle elle entretenait un lien fusionnel. On retrouve ici la jeune fille en habit de deuil, après la mort de son père, dans leur appartement bourgeois. Elle est accompagnée de sa chienne, symbole de fidélité, offerte par son tuteur Mallarmé. Le style de Morisot est à cette époque parfaitement abouti, d’une grande liberté et d’une parfaite modernité, privilégiant l’esquisse et l’instantanéité aux détails.

Par • le 1 juillet 2019
Retrouvez dans l’Encyclo : Impressionnisme Berthe Morisot

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