En direct
A suivre

«RBG» : itinéraire de la juge de la Cour suprême qui a changé la vie des femmes américaines

[SARAH SILBIGER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Figure de la lutte pour le droit des femmes et des minorités, Ruth Bader Ginsburg est décédée le 18 septembre des suites d'un cancer du pancréas. Itinéraire d'une héroïne.

«Je ne réclame aucune faveur pour les personnes de mon sexe. Tout ce que je demande à nos frères, c'est qu'ils veulent bien retirer leurs pieds de nos nuques». C'est par ces mots que l'on découvre la véritable star à qui est consacré l'épatant documentaire «RBG», un magnifique film qui a notamment reçu deux nominations aux oscars en 2019 (à ne pas confondre avec le biopic intitulé 'Une femme d'exception' lui aussi sorti en 2019 avec Jessica Jones en tête d'affiche).

A 85 ans au moment du tournage de «RBG», Ruth Bader Ginsburg est littéralement devenue une icône outre-Atlantique. Surnommée là-bas «Notorious RBG», l'héroïne progressiste, dont le visage symbole positif de lutte et d'émancipation s'affiche aujourd'hui sur les t-shirts et les mugs, a réussi ce tour de force de poser ce qui va servir de fondations aux femmes américaines pour être considérées au même plan que les hommes. 

Née à Brooklyn en 1933, la jeune Ruth Bader Ginsburg a suivi à la lettre les recommandations de sa mère : «Sois une Lady (...) ne te laisse pas emporter par des émotions inutiles comme la colère» et «Sois indépendante (...) si tu rencontres le prince charmant et que tu es heureuse tant mieux, mais sois capable de te débrouiller».

Encouragée toute sa vie par un partenaire aimant (rencontré à l'université son mari a été le premier homme à s'être intéressé à son cerveau raconte-elle), Ruth Bader Ginsburg a marqué une première fois l'histoire en devenant l'une des rares étudiantes ayant intégré Harvard à la fin des années 1950 (et où malgré le sexisme ambiant elle s'est classée parmi les meilleurs des meilleurs), puis par ses combats en tant qu'avocate, enfin en devenant la seconde femme de l’histoire à siéger à la Cour suprême des États-Unis. 

Doté d'un esprit brillant qui force l'admiration, son acharnement au travail impose le respect. En 1963, alors professeur de droit à l'université Rutgers, elle donne un cours sur le genre dans la loi. Un sujet totalement inédit dans une société qui faisait alors des maris les maîtres de la famille, à une époque aussi où les banques demandaient la signature de l'époux pour accorder une carte de crédit à Madame, ou encore où une femme pouvait être renvoyée sur-le-champs parce qu'elle était enceinte...

Elle a dès lors commencé à s'occuper en tant qu'avocate de cas qui allaient faire jurisprudence en matière de lutte contre les discriminations sexistes, des discriminations auxquelles elle a dû elle-même faire face avec beaucoup de courage et de détermination tout au long de son ébouissante carrière... Réalisé par Betsy West et Julie Cohen, «RBG» rassemble des interviews de la juge et de ses proches, des images d’archives et des extraits d’apparitions publiques.  

Retrouvez toute l'actualité sur les Etats-Unis ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités