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Alma Reville, la femme derrière Hitchcock

Arte consacre une soirée spéciale au maître du suspense, avec l’un de ses grands classiques, « Fenêtre sur cour », et un documentaire qui fourmille de détails sur la relation fusionnelle du réalisateur avec son épouse et associée.

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Publié le 02 février 2020 à 18h00

Temps de Lecture 2 min.

Alma et Alfred Hitchcock en train de travailler sur « Vertigo » (« Sueurs froides »), dans les années 1950.

ARTE - DIMANCHE 2 FÉVRIER À 22 H 50 -DOCUMENTAIRE

Le vieil homme à la silhouette familière – ventre rond et crâne d’œuf – s’adresse au gratin d’Hollywood réuni, ce jour de 1979, à l’American Film Institute de Los Angeles, pour lui rendre hommage. Ce soir-là, Alfred Hitchcock rendra, lui, hommage à quatre personnes : « La première est une monteuse, la deuxième, une scénariste, la troisième, la mère de ma fille Patricia, et la quatrième, une cuisinière émérite capable d’accomplir des miracles aux fourneaux. » Quatre femmes qui n’en sont en fait qu’une seule. Alma Reville, qu’« Hitch » appelait « ma petite » parce qu’elle était née un jour après lui (en 1899) et qu’elle dépassait à peine le mètre cinquante, fut son épouse jusqu’à la mort du cinéaste, en 1980. Le documentaire que lui consacre le réalisateur et scénariste Laurent Herbiet s’inscrit dans la lignée des œuvres qui se donnent pour mission depuis quelques années de rappeler le rôle des femmes dans la carrière des grands hommes.

Féconde complémentarité

Alma et Hitch a l’intérêt de se pencher sur les deux destins de ce couple d’abord amical et professionnel, puis amoureux et fusionnel, pour expliquer leur tendre et féconde complémentarité. Fils de commerçants travailleurs et joyeux de Whitechapel – le quartier de Londres que terrorisa Jack l’Eventreur quelques années plus tôt –, élevé chez les jésuites, Alfred Hitchcock est un garçon peureux, fasciné par les faits divers, grand amateur d’humour noir et lubrique. Alma Reville grandit de son côté dans les studios de cinéma, où ses parents travaillent. Lorsqu’ils se rencontrent, elle est déjà une monteuse qualifiée, assistante réalisatrice, actrice à l’occasion, et a déjà eu les honneurs de la presse. Preuve, s’il en fallait, qu’Alma n’a pas attendu Hitch pour faire carrière.

Platonique pendant des années, leur relation se forme dans les ateliers d’écriture de scénaristes américains, qu’ils fréquentent ensemble. Pendant ces « années anglaises », Alma écrit pour d’autres réalisateurs, et Hitch développe son propre style, influencé, entre autres, par les cinéastes allemands de l’époque. Le déclenchement de la guerre, en 1939, poussera le couple à s’expatrier aux Etats-Unis. Hitchcock réalisera quelques années plus tard un documentaire sur la libération des camps – resté inédit pendant quarante ans – avant que ne s’ouvre la décennie « dorée » des années 1950, qui verra les Hitchcock accumuler les succès critiques et populaires.

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En plus d’offrir une séance de rattrapage à ceux qui connaîtraient mal l’œuvre du « maître du suspense », ce documentaire rappelle ou développe une foule de détails intéressants, ou simplement cocasses. Ainsi apprend-on que le cinéaste s’est toujours rêvé mince, qu’il tenait de sa sœur mannequin son goût pour les actrices soigneusement habillées et coiffées, qu’il aimait s’entourer de femmes – scénaristes, productrices, monteuses… – pour travailler. Si certains raccourcis semblent faciles, comme celui qui voit dans son impuissance la source de son goût pour les scènes et les dialogues à double sens, Alma et Hitch se regarde avec plaisir et complète avantageusement la programmation spéciale d’Arte, qui débutera dès 20 h 55 avec la diffusion d’un des meilleurs crus du maître : Fenêtre sur cour (1954).

« Dans l’ombre d’Hitchcock. Alma et Hitch », documentaire de Laurent Herbiet, d’après la biographie de Patrick McGilligan (EU, 2019, 54 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 1er avril. Précédé à 20 h 55 de « Fenêtre sur cour », par Alfred Hitchcock. Avec James Stewart et Grace Kelly (EU, 1954, 1 h 52).

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