Les injonctions sur ce que devraient porter ou non les femmes ont la vie dure. La députée britannique Tracy Brabin en a fait les frais. Le 3 février dernier, elle a en effet été interpellée par un internaute sur sa tenue. « Est-ce vraiment appropriée pour le Parlement ? #Standardsderobe », pouvait-on lire dans ce tweet accusateur. Mais Tracy Brabin ne s’est pas laissé faire et a choisi de lui rétorquer sur le réseau social. « Bonjour. Désolée je n’ai pas le temps de répondre à tous vos commentaires sur ça mais je peux vous confirmer que je suis ni une salope, ni une p****, je ne suis pas en train de cuver ou sur le point d’allaiter (…) », a-t-elle répondu, citant certaines des insultes reçues. « Qui aurait pu imaginer qu’un petit bout d’épaule déclencherait une telle hystérie », constate-t-elle.

Un sexisme tristement ordinaire 

Interrogée par la « BBC », la députée a expliqué qu’elle ne s’attendait pas à ce que les gens « soient si émus par une épaule ». Tracy Brabin a pour autant reconnu que « cette réaction est tristement habituelle ». « C’est un autre exemple du sexisme quotidien auquel font face les femmes », a-t-elle indiqué à la « BBC ». La députée a expliqué que sa manche avait simplement glissé et que les internautes « essayaient de jouer à qui sera le plus méchant ». « Ils sont idiots et grossiers mais je ne vais pas en perdre mon sommeil avec eux », a-t-elle conclu.

Face au déferlement de haine suscitée par sa robe, le parti travailliste a pris la défense de la députée : « les femmes ont tendance à être plus scrutées que les hommes. C’est malheureusement habituel pour les femmes en politique et dans la vie quotidienne », rapporte le quotidien britannique « The Guardian ». Tracy Brabin, quant à elle, a décidé de vendre la robe incriminée sur eBay et de verser les bénéfices de la vente (14 200 livres, soit environ 16 770 euros) à l’association britannique « Girlguiding ». Cette association « aide les filles à construire leur confiance en elles et à booster leur estime de soi, dans l’espoir qu’elles grandissent pour être les leadeuses de demain », peut-on lire sur son site internet. Une démarche à saluer.