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Des handballeuses de Nantes ont subi des tests de grossesse à leur insu


"Nous souhaitons qu'une prise de conscience s'effectue pour qu'aucune autre joueuse, pour qu'aucune autre femme n'ait à vivre ça de nouveau dans le cadre de son travail", dénoncent les joueuses. (photo AFP)

L’Association des joueuses et joueurs professionnels de handball (AJPH) a diffusé dimanche une lettre ouverte de six joueuses du club de handball de Nantes affirmant qu’elles ignoraient avoir subi un test de grossesse en début de saison.

Jeudi, l’AJPH avait dénoncé des « pratiques inacceptables », assurant que ces tests avaient été réalisés « sans le consentement des joueuses ». Vendredi, le président du club Arnaud Ponroy a expliqué que le médecin de l’équipe, spécialiste des questions de maternité dans le sport de haut niveau, avait prescrit ces tests l’été dernier dans le cadre du bilan de santé de début de saison de toutes les joueuses sous contrat, mais dans un strict respect du secret médical. Une douzaine de joueuses étaient présentes en conférence de presse – sur un effectif de 14 professionnelles et huit jeunes en formation – pour afficher leur confiance dans ce nouveau médecin.

Ce dernier a ajouté un dosage de l’hormone Béta HCG, sur l’ordonnance d’examens sanguins que les jeunes femmes sont ensuite allées faire dans un laboratoire, apparemment pour vérifier qu’elles pouvaient supporter les efforts intenses de la préparation en début de saison, mais sans forcément réaliser que ce test permettait de détecter une grossesse. « On n’a pas eu toutes le réflexe de regarder ce qu’il y avait sur nos ordonnances », avait déclaré la capitaine Léa Lignières.

Le droit d’être informées

Dans leur lettre ouverte dimanche, les six joueuses anonymes expliquent que toutes les joueuses présentes vendredi, et celles qui ont refusé d’assister à la conférence de presse, n’étaient pas d’accord. « Nous, signataires de cette lettre ouverte, n’avons pas été spécifiquement informées que les bilans biologiques que nous sommes allées faire, comprenaient un test de grossesse sanguin », écrivent-elles. « Nous ne voulons attaquer personne en particulier. Nous ne souhaitons pas non plus que le médecin en qui nous avons confiance, perde son travail », ajoutent-elles, expliquant qu’elles auraient juste voulues être informées. « En dénonçant cette pratique, nous souhaitons qu’une prise de conscience s’effectue pour qu’aucune autre joueuse, pour qu’aucune autre femme n’ait à vivre ça de nouveau dans le cadre de son travail, qu’elle soit sportive ou non », ajoutent-elles.

Vendredi, la Fédération française de handball et la Ligue féminine de handball ont rappelé que les médecins étaient libres de prescrire les examens qu’ils jugeaient nécessaires. Les deux instances ont toutefois annoncé préparer un rappel à tous les médecins de club sur « l’obligation légale de recueillir un accord exprès, formel et préalable des athlètes pour prescrire un dosage hormonal Béta HCG ».

LQ/AFP

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