À l’entrée du Parlement du Vanuatu, Motoralivoa Hilda Lini porte des défenses de sanglier en bracelet aux poignets, symbole traditionnel qui signale son statut de chef. Face à l’hésitation des journalistes du Guardian à s’aventurer dans le Parlement sans autorisation, elle rétorque : “Hemia ples blong yumi evriwan” – “c’est un lieu ouvert à tous”.
“Sauf qu’il ne l’est pas. Pas pour le moment, du moins”, souligne le quotidien britannique.
À trois heures de vol de l’Australie, le Vanuatu est pourtant considéré comme “l’un des États les plus progressistes du Pacifique”. À une criante exception près : l’archipel reste l’un des trois pays du monde où aucune femme ne siège au Parlement. La dernière élection d’une femme au Vanuatu remonte à 2008, précise The Guardian.
Espoir pour l’avenir
Mais alors que le pays se prépare à aller aux urnes jeudi 19 mars, les Vanuataises attendent beaucoup des efforts menés pour assurer leur représentation dans l’hémicycle.
Lini a été la première femme du Vanuatu à être élue au Parlement, en 1987. Depuis, elle s’est faite une ardente défenseure des droits des
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L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des syndicalistes. Orienté au centre gauche, proeuropéen, il se montre très critique vis-à-vis du gouvernement conservateur.
Contrairement aux autres quotidiens de référence britanniques, le journal a fait le choix d’un site en accès libre, qu’il partage avec son édition dominicale, The Observer. Les deux titres de presse sont passés au format tabloïd en 2018. Cette décision s’inscrivait dans une logique de réduction des coûts, alors que The Guardian perdait de l’argent sans discontinuer depuis vingt ans. Une stratégie payante : en mai 2019, la directrice de la rédaction, Katharine Viner, a annoncé que le journal était bénéficiaire, une première depuis 1998.