JUSTICETrois ans de prison ferme pour avoir frappé sa compagne lors du confinement

Bordeaux : Un homme condamné à trois ans de prison ferme pour avoir frappé sa compagne pendant le confinement

JUSTICEIl s’en était aussi pris aux policiers pendant sa garde à vue
Illustration d'une femme battue et de violences conjugales.
Illustration d'une femme battue et de violences conjugales. - A. GELEBART / 20 MINUTES
Clément Carpentier

C.C. avec AFP

Un trentenaire jugé pour avoir frappé sa compagne chez elle au premier week-end de confinement puis menacé des policiers a été condamné ce mercredi à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Il a été immédiatement écroué. Cette affaire, jugée en comparution immédiate, n’a pas pour autant fait ressortir dans les débats de lien direct avec le contexte du confinement.

Cet homme de nationalité centrafricaine avait notamment frappé sa compagne contre le réfrigérateur dans la nuit du 21 au 22 mars. Prise d’une crise d’épilepsie, elle avait pris la fuite le lendemain avec sa fille avant de se voir prescrire trois jours d’ITT. Seul dans l’appartement à Bègles, près de Bordeaux, il avait ensuite, de rage, mis le feu à l’appartement, causant l’asphyxie des deux chats de sa compagne et des dégâts importants.

Il a expliqué qu’il n’était pas dans son « état normal »

En garde à vue, la bouche couverte d’un masque de protection, il avait ensuite copieusement insulté des policiers, avertissant qu’ils allaient « tous prendre une balle dans la tête » en faisant référence aux « frères Kouachi », les tueurs de Charlie Hebdo, avant d’agresser un fonctionnaire. « Au moment de le ramener en cellule, il s’est vanté d’avoir le coronavirus », a raconté un des trois policiers qui l’accusait de s’être jeté sur lui, au sol, au commissariat de Bordeaux.

Dans le box, le trentenaire, qui a dit avoir tenté de se suicider au White spirit après la dispute conjugale, a tenté de se justifier : « Je suis désolé, je n’étais pas dans mon état normal, j’avais pris 80 cachets en 3-4 jours. J’ai du mal à accepter la séparation. Je ne veux pas partir. Je lui dis on attend la fin du confinement ».

« Vous aviez pourtant une solution en dehors du confinement, vous pouviez aller chez vos parents », a rétorqué le président au prévenu déjà condamné à 11 reprises. Les excuses du prévenu, qualifié d'« escroc de la parole » par le procureur, n’ont pas convaincu le tribunal qui a assorti son jugement d’une interdiction d’entrer en contact avec la victime et sa fille, conformément aux réquisitions du ministère public.

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