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Alexandrine, la femme qui fit rompre Napoléon avec son frère Lucien

Portrait d’Alexandrine de Bleschamp par François-Xavier Fabre (Palais Fesch, musée des Beaux-Arts, Ajaccio) – Portrait de Lucien Bonaparte attribué à Robert Lefevre (Musée du château de Malmaison)
Portrait d’Alexandrine de Bleschamp par François-Xavier Fabre (Palais Fesch, musée des Beaux-Arts, Ajaccio) – Portrait de Lucien Bonaparte attribué à Robert Lefevre (Musée du château de Malmaison) © GERARD BLOT / Rmn-Grand Palais via AFP - Photo Josse / Leemage via AFP
Dominique Bonnet , Mis à jour le

Si Napoléon Bonaparte orchestra les mariages de plusieurs de ses frères et sœurs pour servir ses propres intérêts, Lucien, lui, lui tint tête par amour pour Alexandrine de Bleschamp.

4 décembre 1803. Lucien Bonaparte quitte Paris pour l’Italie. Son frère aîné Napoléon Bonaparte , alors Premier consul, vient de le bannir de la capitale française. Tout simplement parce que celui-ci n’approuve pas son mariage. Il estimait qu’un «Bonaparte ne s’appartient plus, qu’il doit comme les enfants des familles régnantes se soumettre aux volontés du chef de famille», explique Cédric Lewandowski dans la biographie qu’il a consacrée à Lucien Bonaparte, parue à l’automne dernier aux éditions Passés Composés*.

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Un couloir souterrain permettait à Lucien et Alexandrine de se rejoindre

L’auteur explique que, veuf de sa première femme, Lucien est un séducteur impénitent. Mais lorsque, à la fin du mois de juin 1802 au domaine de Méréville, propriété du comte Alexandre de Laborde, son regard croise celui d’Alexandrine de Bleschamp, il en est sûr, «elle est clairement la femme de sa vie: c’est d’ailleurs dans ses bras qu’il mourra», signale Cédric Lewandowski. Le coup de foudre est réciproque. La jeune femme quitte alors Alexandre de Laborde, son amant, pour Lucien. Vivant à Paris dans l’hôtel de Brienne -qui abrite actuellement les bureaux de la ministre des Armées-, ce dernier l’installe, tout à côté, au n°67 de la place du Corps-Législatif. «Pour rejoindre sa maîtresse à toute heure et pour brouiller les pistes, tant il redoute les espions du Premier consul, la maison est louée par son ami et médecin, le docteur Paroisse, pour 500 louis annuels. De manière aussi romantique que rocambolesque, grâce à un maçon nommé Maugin, il fait relier les deux résidences par un couloir souterrain qui aboutit d’un côté dans la cour d’Alexandrine et de l’autre dans sa propre galerie de tableaux!», rapporte l’auteur, qui connaît bien cette demeure pour y avoir été le directeur du cabinet civil et militaire de l’ancien ministre, Jean-Yves Le Drian.

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Alexandrine s’était mariée, très jeune, avec un homme d’affaires qui, ruiné, l’avait abandonnée ainsi que leur fille, sans ressources, et s’était enfui à Saint-Domingue où il trouva la mort. Selon Cédric Lewandowski, Napoléon met en cause «le passé d’Alexandrine, une femme sans morale à ses yeux». Mais ce qu’il voulait surtout c’était «préserver son frère comme atout politique dans son grand jeu européen». On comprend donc que le fait que Lucien ait épousé en secret, le 26 octobre 1803, sa maîtresse, qui lui avait donné un fils cinq mois plus tôt, ait pu contrarier au plus haut point le futur empereur Napoléon Ier . Néanmoins, malgré son pouvoir et ses manigances, jamais il ne réussit à faire cèder son frère qui préféra rompre avec lui plutôt qu’avec la femme qu’il aimait. 

Lucien Bonaparte. Le prince républicain » par Cédric Lewandowski, éditions Passés Composés, octobre 2019, 464 pages. En vente en librairie au tarif de 24 euros.

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