Le confinement pourrait mener à 7 millions de grossesses non désirées dans le monde

Pour chaque prolongation de 3 mois de confinement, ce sont 15 millions de femmes supplémentaires qui seraient concernées.

47 millions de femmes seraient dans l'impossibilité d'accéder à des méthodes de contraception modernes.
47 millions de femmes seraient dans l'impossibilité d'accéder à des méthodes de contraception modernes.

Les mesures de confinement imposées de par le monde dans le cadre de la pandémie de Covid-19 pourraient mener à pas moins de 7 millions de grossesses non désirées dans les mois à venir, selon les données publiées par le Fonds des Nations Unies pour les populations (UNFPA) mardi. Plus de 47 millions de femmes risquent en effet de ne plus avoir accès à la contraception.

Lire aussi >Le Texas et l’Ohio interdisent tout avortement durant la crise du coronavirus

«Dans 114 pays à revenu faible et intermédiaire, 47 millions de femmes seraient dans l'impossibilité d'accéder à des méthodes de contraception modernes et on prévoit 7 millions de grossesses non désirées si les mesures de confinement se prolongent pendant 6 mois avec des interruptions significatives des services de santé», relève le fonds onusien en charge de la santé sexuelle et reproductive. Il met en garde qu'à chaque prolongation de confinement de 3 mois, «ce sont jusqu'à 2 millions de femmes supplémentaires qui pourraient ne pas avoir accès aux méthodes de contraception modernes».

Augmentation des violences faites aux femmes

Le Fonds attire aussi l'attention sur les violences faites aux femmes qui augmentent d'autant plus durant ces périodes «lockdowns». «Si le confinement se poursuit pendant au moins 6 mois, on pourrait recenser 31 millions de cas supplémentaires de violence basée sur le genre. À chaque période de confinement qui se prolonge de 3 mois, on pourrait dénombrer 15 millions de cas supplémentaires de violence basée sur le genre», estime l'UNFPA.

Lire aussi >Covid-19 : Ce qui est mis en place pour les victimes de violences conjugales

La Dr Natalia Kanem, directrice exécutive de l'UNFPA, observe que ces nouvelles données – collectées par Avenir Health, l'Université de John Hopkins (États-Unis) et l'Université de Victoria (Australie) – démontrent «les répercussions désastreuses» de la pandémie de Covid-19 à court terme sur les femmes et les filles. «La pandémie creuse les inégalités et des millions d'autres femmes et de filles risquent à présent de ne plus pouvoir effectuer de planning familial et ainsi de protéger leur corps et leur santé», déclare-t-elle.

Le Fonds enjoint dans ce contexte à continuer à protéger «à tout prix» la santé et les droits des femmes en matière de reproduction. «Les services doivent continuer, les produits doivent être disponibles et les personnes vulnérables doivent être protégées et soutenues», insiste Mme Kanem.

Avec Belga

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...