"Adeline" (prénom d'emprunt) et son mari se sont retrouvés à la rue en janvier, bloqués par des problèmes dans leur vie et acculés à cause de soucis familiaux. Dans un premier temps, ils survivent en dormant dans le métro, puis ils frappent à la porte d'un CPAS et à celle du Samu social pour bénéficier d'un hébergement de jour, parfois de nuit.
Mais depuis le début du confinement et de la pandémie du Covid-19, tout est chamboulé. "Avant le confinement, il y avait les centres de jour, qui permettaient de se poser, de prendre une douche, de recevoir à manger. Ces centres devraient rouvrir, mais bon… Ce sont des petites structures, comment ils vont faire ? Accueillir 5 personnes et puis demander aux gens de partir ?"
Dans cette crise, on n’a pas pensé aux sans-abri.
Vivre dans la rue est devenu extrêmement compliqué ces dernières semaines, témoigne-t-elle. "Dans cette crise, on n’a pas pensé aux sans-abri […] Avec le confinement, on est obligés de bouger tout le temps, avec mon mari, on fait 15 kilomètres par jour, les policiers nous disent "vous devez bouger tout le temps." A la fin de la journée, on était épuisés." Adeline a eu de la "chance", elle a pu trouver une place dans un centre du Samu social désormais ouvert 24h/24. Son mari par contre est toujours à la rue. "Malheureusement pour lui et contrairement à moi, il n'a pas de problèmes de santé", ironise-t-elle.