Béziers : enquête ouverte contre un élu pour des injures à caractère raciste visant Laetitia Avia

La peine maximale qu’encourt Michel Bousquet est un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

 Paris, le 12 décembre 2018. Laetitia Avia s’exprime à l’Assemblée nationale lors d’une séance de questions au gouvernement.
Paris, le 12 décembre 2018. Laetitia Avia s’exprime à l’Assemblée nationale lors d’une séance de questions au gouvernement. AFP/Bertrand Guay

    Une enquête préliminaire pour « injures publiques » à caractère raciste a été ouverte après des écrits sur Internet de Michel Bousquet, un élu de la liste du maire de Béziers Robert Ménard, sur la députée LREM Laetitia Avia, a indiqué ce lundi le parquet de Béziers (Hérault).

    Le procureur de la République Raphaël Balland précise dans un communiqué que l'enquête est ouverte du chef « d'injures publiques envers une personne à raison de son origine ou de son appartenance ou de sa non-appartenance à une ethnie ou une race ».

    « Le fait de comparer la couleur de la peau d'une personne avec des excréments, en utilisant au surplus un langage vulgaire, est susceptible de caractériser un tel délit », poursuit Balland, précisant que la peine maximale encourue est d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

    Ménard a exigé sa démission

    L'ONG SOS Racisme avait indiqué le 20 mai avoir saisi la justice après l'envoi d'un message public le 14 mai sur un réseau social par Michel Bousquet, qui figurait sur la liste du maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national.

    « Ces propos visaient ouvertement à se situer dans l'espace public et révèlent une conception raciste du monde que l'on aurait pu penser appartenir à une époque révolue », estimait SOS Racisme. Ils « sont d'autant plus inadmissibles qu'ils sont tenus par une personne qui a été élue et qui figurait sur une liste aux dernières élections municipales et qui a une habitude certaine de la responsabilité de la parole publique dans la mesure où il est par ailleurs dirigeant d'associations locales ».

    SOS Racisme ajoutait prendre « note que, une fois de plus, l'extrême droite ne se sépare de ce type de personnages qu'à la seule condition que les propos outranciers et illégaux risquent de créer un scandale ».

    Robert Ménard, réélu au premier tour le 15 mars, a exigé le 19 mai la démission de Michel Bousquet, 35e sur sa liste et qui ne devrait donc pas siéger au conseil municipal ce lundi soir. Les investigations ont été confiées par le parquet au commissariat de police de Béziers.