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Violences contre les femmes : le Nigeria s’enflamme sur la Toile

#JusticeForUwa, #JusticeForJennifer, #JusticeForTina ont été partagés des dizaines de millions de fois sur les réseaux sociaux nigérians.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 juin 2020 à 11h18

Temps de Lecture 2 min.

Uwavera Omozuwa, étudiante de 22 ans, a été assassinée dans une église, à Benin City. Elle voulait être infirmière.

Au Nigeria, où les manifestations de rues sont rares et souvent réprimées dans le sang, la jeunesse urbaine, engagée et ultra-connectée choisit la Toile pour crier sa colère contre les violences faites aux femmes. Un mouvement de protestation qui gagne les célébrités du pays.

#JusticeForUwa, #JusticeForJennifer, #JusticeForTina : ces hashtags ont été partagés des dizaines de millions de fois sur les réseaux sociaux nigérians ces derniers jours, dans la vague des manifestations aux Etats-Unis, après des plaintes pour viols ou meurtres commis contre des jeunes filles.

Dans l’Etat de Kaduna (nord), Jennifer, une jeune adolescente de 18 ans a été violée fin avril par cinq hommes, après s’être faite piéger par ses agresseurs sur Facebook. Dans une vidéo, on voit les proches de la jeune femme tenter de lui faire reprendre connaissance, en lui passant de l’eau sur le visage.

« Les familles des violeurs vont vouloir s’arranger de manière informelle » en payant les parties adverses ou la police, se plaignent-ils. « Ils ne demanderont même pas comment va la fille. Tout ce qu’ils voudront c’est que l’affaire ne soit pas rendue publique ».

Des centaines de milliers d’internautes

Après le scandale causé par les dizaines de milliers de partages de cette vidéo accompagnée du hashtag #JusticeForJennifer, deux des agresseurs présumés ont été arrêtés « et inculpés pour conspiration criminelle, intoxication involontaire et viol, rapporte à l’AFP le porte-parole de la police locale Mohammed Jalinge. Trois autres suspects restent introuvables. »

Le mouvement #JusticeForUwa, lancé notamment par une blogueuse de l’Etat d’Edo, a rassemblé des centaines de milliers d’internautes et la police fédérale a promis que les coupables « devraient répondre à la justice ». Le gouverneur Godwin Obaseki, qui a reçu la famille de la victime lundi matin, « a demandé d’être briefé minute par minute sur l’avancement de l’enquête », rapporte à l’AFP son porte-parole Crusoe Osagie.

« Les réseaux sociaux sont un outil pour mettre les institutions, la police, face au mur ou pour reconnecter les leaders de ce pays avec ce qu’il se passe sur le terrain », explique Segun Awosanya, à la tête d’une puissante organisation de la société civile de surveillance des violences policières, la Social Intervention Advocacy Foundation (SIAF).

« Tueries incessantes »

« Une fois que la lumière est braquée sur eux, ils ne peuvent plus faire comme s’ils ne savaient pas », assure ce défenseur des droits humains avec plus de 500 000 abonnés sur Twitter. « Nous voyons tous ce qu’il se passe aux Etats-Unis, poursuit l’activiste, surnommé Sega l’éveilleur. C’est l’occasion de partager notre souffrance et notre mécontentement. »

« Nous sommes fatigués de ces tueries incessantes, des camions qui se renversent sur les routes et tuent des innocents (…), des petites filles qui se font violer, des jeunes garçons tués par la police, fatigués de voir des diplômés au chômage… », a écrit la diva de l’afropop, Tiwa Sawage, à ses 4 millions de followers sur Twitter.

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« La police américaine tue les Afro-Américains et la police nigériane tue les Nigérians, a dénoncé Wizkid, le plus populaire des artistes de l’afropop (6,5 millions d’abonnés). Trump et Buhari [le président nigérian] sont les mêmes, sauf que l’un sait utiliser Twitter et l’autre non. »

Le Monde avec AFP

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