Endométriose : une enquête révèle les conséquences de la maladie sur la vie des femmes

endométriose
Une enquête d'ampleur menée par l'association EndoFrance met en lumière différents aspects du parcours et de la vie des femmes atteintes d'endométriose. Une maladie douloureuse et invalidante qui touche une femme sur dix en France.

L'endométriose touche environ 1,5 à 2,5 millions de femmes en âge de procréer en France. Soit 1 sur 10.

Cette pathologie inflammatoire chronique est due à la multiplication anarchique des cellules de l’endomètre qui, au lieu de rester dans l’utérus, migrent sur les ovaires, les intestins, la vessie, le rectum, les reins et le diaphragme, déclenchant des douleurs parfois très intenses. Sous-diagnostiquée, elle peut laisser les femmes dans une grande errance médicale pendant plusieurs années. 

Ce mercredi 17 juin 2020, l'association EndoFrance révèle les résultats d'une grande enquête sur cette maladie. Son nom : EndoVie. Menée en partenariat avec le laboratoire Gedeon-Richter et l'institut de sondage IPSOS, elle a pour but d'en apprendre davantage sur le parcours et la vie des femmes atteintes d'endométriose. 

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Au total, 1557 femmes atteintes d'endométriose et 100 conjoints de femmes atteintes par la maladie ont été interrogés, ainsi que 1004 Français âgés de 18 ou plus et issus du "grand public".

"Il s’agit de la première enquête de cette ampleur, traitant à la fois de la connaissance du grand public de l’endométriose, mais surtout de la prise en charge, de la qualité de vie et du parcours des patientes, explique dans un communiqué Yasmine Candau, présidente d'EndoFrance. Cela nous donne une photographie assez claire de la situation en 2020." 

Une prise en charge douloureusement longue 

Ainsi, la durée moyenne entre la première consultation et le diagnostic est de 7 ans.

Les femmes souffrant d’une endométriose déclarent souffrir d’environ 4,6 symptômes courants de la maladie. Parmi ceux-ci, les premiers ressentis sont notamment des règles très douloureuses, des douleurs du nombril au bas ventre, une fatigue chronique ou encore des douleurs ressenties lors de rapports sexuels. L'âge moyen d'apparition de ces signes est généralement de 24 ans. 

Parmi les mesures les plus plébiscitées par les patientes pour améliorer leur vécu et la prise en charge, l'amélioration de la formation des professionnels de santé et la création/labélisation de centres experts arrivent en tête. Près de 8 femmes sur 10 disent préférer être soignées dans un centre spécialisé, même si celui-ci serait éloigné de leur lieu de résidence. 

La prise d'antidouleurs est le premier traitement plébiscité pour atténuer les effets délétères de la maladie. 66% des femmes bénéficient d'un traitement (dont 45% sous traitement hormonal) et 62% ont déjà eu au moins une opération (notamment les patientes atteintes d'endométriose profonde ou ayant été diagnostiquées il y a plus de 10 ans). 

Couple et vie professionnelle : un quotidien perturbé

Souffrances psychologique et/ou physique, répercussions sur la vie sexuelle, de couple et les relations amoureuses... Les impacts de la maladie sur la vie quotidienne des patientes sont multiples. Aussi, 1 femme sur 2 atteinte d'endométriose déclare avoir déjà eu des difficultés à tomber enceinte. 1/3 a eu recours à la PMA et la moitié a abouti à une grossesse.  
 
65 % des femmes actives atteintes d’endométriose déclarent que la maladie a un impact important sur leur bien-être au travail.Pour 62%, elle a une influence sur les capacités physiques et intellectuelles pour travailler et entrave le lever du matin. 
 
La maladie a également un impact chez les conjoints des patientes : la majorité se disent inquiets et avoue avoir le sentiment que pour leur conjointe, ils sont la seule personne sur qui elle peut compter. Nombreux sont ceux qui avouent ressentir des sentiments négatifs comme l'envie d'être libre de faire ce qu'ils souhaitent ou d'avoir de relations sexuelles avec une autre personne. Certains considèrent même que leur conjointe nuit à leurs relations sociales et leur demande plus d'aide qu'elle n'en a réellement besoin. Ces conclusions laissent à penser qu'une prise en charge du conjoint et du couple est donc un enjeu majeur.

Une pathologie toujours méconnue 

Bien que 83 % des personnes du "grand public" interrogées a déjà entendu parler d’endométriose, seuls 50 % d’entre eux considèrent qu’ils voient bien de quoi il s’agit. Dans le détail, les Français révèlent une réelle méconnaissance de la pathologie de manière générale, notamment concernant les traitements, le nombre de personnes concernées et les facteurs de risques. 
 
En ce qui concerne les conjoints, 39% avaient déjà entendu parler d'endométriose et 22% considèrent même qu'ils voyaient très bien de ce dont il s'agit. 
 
[Dossier] L’endométriose, une maladie intime et douloureuse qui gâche la vie des femmes - 18 articles à consulter

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