Il faut déjà avoir le courage de parler, de dire que l’on a été victime de violence, ou qu’une de nos connaissances l’a été. Ou tout simplement se rendre compte que ça existe, et vouloir faire quelque chose. Quand la prise de conscience ou la volonté de changer les choses sont là, que se passe-t-il ensuite ?

Ensuite, on se fait aider, on va à la pêche aux informations pour obtenir le meilleur soutien. Pour simplement voir qu’on n’est pas seul, pour prendre conscience du phénomène, pour s’engager à faire connaître ce fléau et participer à son endiguement. Mais vers qui se tourner ?

Il existe de nombreux collectifs, associations et fédérations dédiées à la lutte contre les violences faites aux femmes. Quelques-unes se font davantage connaître ces dernières années, notamment avec l’ampleur qu’a pris par exemple la marche contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes (qui a lieu un samedi par an, autour du 25 novembre). 

Les associations dédiées à la sensibilisation contre les violences faites aux femmes

  •  #NousToutes

Le collectif #NousToutes a été fondé en 2018 par plusieurs associations et organismes, dont En avant toutes, le Groupe F et le Planning familial. Très actifs sur les réseaux sociaux, il joue sur la sensibilisation en dispersant le maximum d’informations (chiffrées très souvent).

Depuis 2019, le collectif décompte au jour le jour le nombre de féminicides en France : une femme est tuée tous les deux jours par son conjoint ou ex-conjoint. Le collectif est également à la tête de l’organisation de la marche contre les violences sexistes et sexuelles.

  •  Stop harcèlement de rue

« Hé Mademoiselle » à une inconnue dans la rue est une violence. Déjà en lui-même, d’autant plus s’il est accompagné d’autres remarques plus ou moins flatteuses (dans tous les cas, non bienvenues), voire de la bonne idée de suivre la dite inconnue…

Vidéo du jour :

Stop Harcèlement de rue donne cette définition : "le harcèlement de rue, ce sont les comportements adressés aux personnes dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeller, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle."

En quelques chiffres, 82% des moins de 17 ans ont déjà subi du harcèlement de rue, 76% des Françaises ont déjà été suivies dans la rue et 100% des utilisatrices des transports en commun en France ont été victimes au moins une fois de harcèlement.

Stop Harcèlement de rue sensibilise autour de cette question, pour que les victimes mettent un mot sur ce qui leur arrive, que les agresseurs se rendent compte de leur acte, et que les témoins agissent.

  • Collectif Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques

Alors que la fronde des violences gynécologiques montent depuis quelques années, un rapport du Haut Conseil à l’égalité, sur les violences à l'encontre des femmes opérées dans le secteur médical gynécologique et obstétrique, remis au secrétariat d’Etat en 2018 est venu tout chambouler.

Non respect de la pudeur des patientes, commentaires sur leur physique, leur sexualité, leur orientation sexuelle, non-respect du consentement lors d'actes médicaux spécifiques (tels que l'épisiotomie pratiquée de façon abusive dans certaines cliniques), toucher vaginal sur des patientes anesthésiées, et parfois, des cas de harcèlement sexuel ou de viol : les témoignages se multiplient depuis et sont glaçants.

Si les organismes du secteur (comme le collège national des gynécologues et obstétriciens français) se lèvent pour changer les choses, d’autres initiatives ont vu le jour, comme le collectif Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques qui visent à briser ce tabou et ce déni en sensibilisant la population, et en accompagnant ces femmes qui en sont victimes.

Violences faites aux femmes : les associations les plus locales

  • SOS Femmes

Cette association, spécialisée dans la prise en charge de femmes victimes de violences conjugales, est déclinée en antenne locale dans de nombreux départements à travers la France.

Outre la sensibilisation, l’écoute, l’accueil et l’accompagnement de femmes victimes de violences sont les credo de cet organisme. Sa principale activité consiste à héberger et trouver un logement à ces femmes (et leurs enfants) pour qu’elles ne soient plus en danger au sein de leur domicile.  Elle s’évertue également à former des professionnels du secteur social, de la justice, de la santé, de la police et du monde scolaire.

  • CIDFF

Les centres d’information sur les droits des femmes et des familles ne sont pas exclusivement dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes. C’est cependant l’une de leurs missions, et leurs autres domaines d’action visent dans tous les cas à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.

Ces structurent informent, orientent et accom­pagnent en priorité les femmes sur tout ce qui concerne l’accès au droit, la lutte contre les violences sexistes, le soutien à la parentalité, l’emploi, la formation professionnelle et de la création d’entreprise, la sexualité et la santé.

Elle reste un acteur privilégié pour son ancrage. Au total 114 associations locales et 1422 permanences sont implantées en milieu rural, urbain et en zones sensibles dans l’Hexagone et en Outre-Mer.

  • Avocats femmes et violences 

Être victime de violence, c’est aussi avoir besoin d’un accompagnement sur le plan juridique. C’est savoir comment engager des poursuites, si on peut obtenir l'incarcération de l'agresseur, si on a le droit, suite à des coups, de quitter le domicile, entre bien d’autres questions.

L’association combat toutes les formes de violences dont les femmes peuvent être victimes (agressions sexuelles, viols, violences conjugales, violences morales et physiques, harcèlement sexuel au travail, etc.). 

  • Le planning familial

Les fers de lance du planning familial sont le droit à l'éducation à la sexualité, à la contraception, à l'avortement, à l'égalité entre les femmes et les hommes…ainsi que le combat contre toutes formes de violences et de discriminations. On oublie souvent ce dernier pan, pourtant présent dès les prémices de l’association.

En effet, dès sa création, le mouvement rencontre beaucoup de femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, il a développé des actions d’écoute et d’accompagnement, et des partenariats avec les structures dans la prise en charge des victimes. Pour trouver conseil, il est possible de se rendre dans le centre le plus près de chez vous, ou alors d’appeler le numéro vert anonyme et gratuit du planning familial : 0 800 08 11 11.  

Un numéro d'écoute pour ces associations contre les violences sexistes et sexuelles

  • Collectif Féministe Contre le Viol

Le Collectif féministe contre le viol a tout d’abord en charge la ligne d’écoute Viols-Femmes-Informations (appel gratuit et anonyme du lundi au vendredi de 10 h à 19 h, au 0 8000 05 95 95), qui a reçu près de 60 000 appels depuis sa création.

Le collectif organise également des groupes de parole en Ile-de-France (et peut orienter vers d’autres structures ceux qui appellent la ligne d’écoute), propose un accompagnement aux procès et forme des professionnel(le)s et militantes et mettent à disposition sur leurs sites des études et documents d’information sur le viol.

  • Femmes pour le dire, Femmes pour agir

L’association Femmes pour le dire, Femmes pour agir est dédiées aux femmes (bien qu’elle accueille également quelques hommes) en situation de handicap. Elle vise à lutter contre la double discrimination qui les touche : être une femme et être une personne handicapée.

Au départ, la mission de cette association est la promotion de la place des femmes handicapées dans la société et leur participation à la vie sociale et publique, quelle que soit la nature de leur handicap. Sauf qu’un chiffre, un seul, l’a amené à déployer des actions spécifiques : 80% des femmes handicapées subissent des violences. 

Femmes pour le dire, Femmes pour agir anime ainsi la plateforme en France d’écoute, d’orientation et d’accompagnement social, juridique et psychologique destinée aux femmes handicapées victimes de violences et de maltraitances (01 40 47 06 06).

Elle mène des actions de sensibilisation et de formation de professionnel.le.s (police, justice, milieu médical...) sur les violences vécues par les femmes handicapées et agit auprès des ministères liées à ces problématiques, ainsi qu’auprès des élus.

  •  Solidarité femmes

La Fédération nationale Solidarité Femmes regroupe 67 associations (toutes baptisées Solidarité Femmes). C’est elle qui gère le numéro d’écoute pour les victimes de violences, notamment conjugales, le 39 19, numéro démocratisé depuis le Grenelle des violences conjugales.

Ses autres missions sont, comme toutes, de faire reconnaître les violences faites aux femmes comme un phénomène de société, mais également d’être une force de proposition auprès des pouvoirs publics et des politiques afin de faire évoluer les lois, d’interpeller l’opinion publique et de faire évoluer les mentalités.

Outre un ancrage local très important, la force de cette fédération, c’est donc de ‘peser dans le game’ des décisions auprès des élus et du gouvernement.