Vous venez d’être licenciée : comment rebondir ?

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L’annonce d’un licenciement peut être difficile à supporter car elle remet beaucoup de choses en question, notamment sur sa valeur, son identité, sa place dans la société. Mais elle peut aussi, après une période de reconstruction, être l’occasion de rebondir et se réinventer. Helen Monnet, consultante RH spécialiste des personnes licenciées, psychothérapeute et auteure de « Rebondir après un licenciement » (Larousse) et Auréline Roume, psychologue du travail, nous livrent de précieux conseils.

Dans ces temps économiquement difficiles, de nombreuses entreprises sont contraintes de se séparer de leurs employés. Même si vos qualités professionnelles ne sont pas en cause, un licenciement reste une épreuve qui peut être difficile à accepter. « Ca vient toucher le lien social, l’identité même de la personne qui se sent rejetée, parfois inutile et sans valeur. Et puis, il y a aussi une perte matérielle. Au-delà du salaire, on était habituée à un contexte, des lieux, des collègues, des missions…

Ca peut être très difficile à vivre surtout si on a déjà une situation personnelle compliquée », analyse Helen Monnet, consultante RH spécialiste des personnes licenciées, psychothérapeute intégrative, fondatrice du cabinet Selfarmonia* et auteure de « Rebondir après un licenciement » (éditions Larousse). Ce licenciement rejaillit sur l’estime de soi et amène à s’interroger. « La privation d’emploi a une incidence sur la place et les relations sociales, sur le sentiment d’appartenance à la société et permet son intégration (avoir un rôle à jouer).

Facteur de développement personnel et de réalisation de soi, le travail apporte du sens à l’individu et peut permettre son épanouissement. Des études ont également montré les effets que cela pouvait représenter sur la santé (insomnies, douleurs, dépression…) », ajoute Auréline Roume, psychologue du travail et fondatrice du cabinet Ergora Conseil.

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Vous venez d’être licenciée : voici les clés pour rebondir ?

Encaisser la nouvelle

L’annonce du licenciement est souvent un choc. On peut ainsi ressentir des troubles digestifs, avoir des céphalées, des tremblements… « Il y a une chute des neurotransmetteurs au moment de ce choc émotionnel. Pour éviter un contrecoup neurologique important, je conseille de prendre tout de suite un mélange de cinq Fleurs de Bach appelé Rescue® », glisse Helen Monnet. En complément, si la nouvelle vous assomme, faites-vous plaisir et reprenez contact avec vos sens : mangez un gâteau, courez, chantez, sentez un bouquet de fleurs… Ces actions vous ramèneront à du concret, à reprendre possession de vos sensations.

Si la nouvelle produit l’effet inverse, que vous êtes hyperactive et en colère, la psychothérapeute suggère de se relaxer, de respirer en profondeur pour retrouver son rythme.
Ensuite, on se confie à son amie de cœur, une personne suffisamment distante de nous mais qui nous connait depuis longtemps. Les proches ne sont, en effet, pas toujours les meilleurs interlocuteurs de prime abord car ils manquent de recul. Helen Monnet conseille ensuite de partir très rapidement, si possible avec cette bonne amie, pour une semaine hors de son contexte habituel. Cela évite de ressasser ce qui vient de se passer. On en profite pour se faire plaisir, écouter de la musique, lire, bien dormir…

Selon Auréline Roume, le licenciement constitue un changement important dans une vie. Et comme tout processus de changement, il va falloir passer par plusieurs phases pour l’accepter. « Un licenciement représente une forme de deuil, celui de l’emploi.  Selon le modèle de Kübler-Ross (psychiatre helvético-américaine, Ndlr), on distingue cinq grandes phases du deuil : 1. Choc/ Déni, 2. Colère, 3. Marchandage, 4. Dépression, 5. Acceptation. Il est essentiel de prendre le temps d’analyser sa situation, identifier ses ressources et accepter cette situation afin d’ouvrir de nouvelles possibilités », conseille ainsi la psychologue.

Faire le point sur ses ressources

Pour prendre conscience de ses ressources en matière de savoir-être, de savoir-faire professionnel et personnel, Helen Monnet encourage à sonder son entourage proche ou non. En dressant ainsi la liste de ses qualités, on regagner en estime de soi. Pour rebondir efficacement, Auréline Roume recommande de prendre son temps. « Un licenciement ne doit pas être vécu comme un échec mais comme une opportunité. Ne pas oublier que cette rupture de contrat a une cause externe que ça soit pour inadéquation avec le poste, pour raison économique…

C’est avant tout une décision de l’employeur. Il est essentiel de déculpabiliser afin d’avancer vers d’autres horizons. Le vécu au sein de l’entreprise représente une richesse professionnelle mais aussi personnelle. Comme dit l’expression « toute expérience est bonne à prendre ». Il est pertinent d’analyser le travail effectué afin d’identifier ce qui doit permettre à l’individu d’évoluer sur sa posture professionnelle, sur ce qu’il attend réellement de son emploi, sur ses capacités et ses compétences… ».

On pourra alors s’appuyer sur ses réussites, ses expériences enrichissantes mais aussi sur les difficultés auxquelles on a été confrontées pour aller de l’avant. On définit ses besoins et attentes, le sens que l’on veut donner à son travail.

Créer une bonne dynamique

Pendant cette période, on s’attache aussi à se créer un cadre favorable. On définit un coin bureau sur lequel on aura plaisir à aller pour chercher un emploi. On se lève à heure fixe, on s’habille bien, on détermine des heures auxquelles on sera en recherche d’emploi, et d’autres où l’on se détendra. Ensuite, on peut entreprendre des démarches de recherche d’emploi, de formation, de reconversion…

Selon Helen Monnet, au vu du contexte qui a particulièrement affecté certains secteurs, mieux vaut éviter de postuler dans des branches comme l’automobile, le tourisme, l’aviation, l’événementiel… « Ces secteurs vont mettre du temps à s’en remettre et on risque de trouver porte close. Selon sa situation financière, on revisite son budget pour vivre aussi bien avec moins. Et si besoin, on cherche dans un premier temps un job alimentaire », conseille-t-elle.


Pour dynamiser ses recherches, la consultante en RH suggère de créer un groupe d’entraide  avec d’autres personnes de secteurs professionnels différents. Ca permet de rencontrer du monde, de simuler des jeux de rôle, que chacun cherche du travail pour lui et les autres membres en même temps et de faire du réseautage.
Enfin, on aura besoin de soutien affectif pendant cette période. On discute donc aussi avec son conjoint et on profite du temps passé ensemble pour ressouder les liens maintenant qu’on en a le temps. On échange sur les attentes de chacun. Car il se peut aussi que cela aboutisse sur la création d’un projet professionnel commun ou l’envie d’une vie plus calme ensemble à la campagne…


*https://www.selfarmonia.com/
** https://ergoraconseil.fr/

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