"Si une minorité décide de violer à nouveau la démocratie...": les féministes appellent les partis à laisser s'exprimer le parlement sur la dépénalisation de l'avortement

Les associations féminines du nord et du sud du pays lancent un appel lundi aux présidents des partis politiques afin qu'ils laissent s'exprimer le parlement sur l'assouplissement des conditions d'accès à l'interruption volontaire de grossesse.

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"Si une minorité décide de violer à nouveau la démocratie...": les féministes appellent les partis à laisser s'exprimer le parlement sur la dépénalisation de l'avortement
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Après le CD&V, la N-VA a fait samedi de cet enjeu un point de rupture pour la formation d'un gouvernement fédéral. "Si une minorité décide de violer à nouveau la démocratie parlementaire en reportant le vote par des manœuvres, le Parlement sera définitivement réduit à une chambre où l'on parle, mais sans plus aucun pouvoir face aux chefs de parti", estiment la présidente du conseil des femmes francophones de Belgique et son homologue flamande à la tête du Vrouwenraad, Sylvie Lausberg et Magda De Meyer. "Est-ce vraiment cela que nous voulons ? Est-ce la démocratie pour laquelle nous nous sommes battus en Europe, afin de la reconquérir, la maintenir et l'améliorer? ", s'interrogent-elles alors qu'une majorité existe à la Chambre pour voter la dépénalisation complète de l'IVG, et qu'à trois reprises déjà, le Conseil d'Etat a validé ce texte. "Chérissez la démocratie parlementaire, ne la tordez pas ! ", lancent-elles lundi dans un dernier appel.

Opposés à l'assouplissement de l'IVG, le CD&V et la N-VA menacent de ne pas accorder leur soutien à une future coalition fédérale alors que les présidents du MR, de l'Open Vld et du CD&V sont en pourparlers avec le sp.a et le cdH pour tenter de dégager une majorité avec les nationalistes flamands. A l'instar du CD&V qui en a fait une question de gouvernement, le président de la N-VA Bart De Wever fait désormais de la loi sur l'avortement un point de rupture pour la formation d'un gouvernement fédéral.

"Comment admettre un tel ultimatum sur une question éthique alors que nous sommes dans une très profonde crise politique? Et qu'en suivant cette voie, cela revient à mettre en suspens les mesures de relance indispensables ainsi que le soutien à la population après le COVID, comme le demandent les citoyens, mais aussi la FEB qui insiste sur l'urgence à agir? ", se demande le conseil des femmes.

Le président du MR Georges-Louis Bouchez a rappelé dimanche sur la RTBF que les élus réformateurs, majoritairement favorables à l'assouplissement de l'IVG, disposaient de la liberté de vote sur les dossiers éthiques, une position appuyée sur Twitter par son homologue de l'Open Vld, Egbert Lachaert.

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