Le cancer du col de l’utérus est une maladie de la muqueuse du col de l’utérus. Pour rappel, l’utérus est un organe faisant partie de l’appareil reproducteur féminin. Situé entre le vagin et le corps de l’utérus, le col de l’utérus a pour fonction de sécréter un liquide appelé glaire cervicale, qui permet la lubrification du vagin et constitue un rempart contre les infections.

En cause : le papillomavirus humain

La principale cause du cancer du col de l’utérus est l’infection par un virus appelé le papillomavirus humain (ou HPV). Ce dernier est une infection sexuellement transmissible. Il touche principalement les jeunes femmes entre 20 et 30 ans et s'acquiert précocement dans les deux ans qui suivent le premier rapport sexuel. La précocité des rapports, la multiplicité des partenaires et le tabac favorisent ces infections. Le plus souvent, l’infection guérit spontanément en 1 à 3 ans. Le virus disparaît, la personne infectée développant des anticorps.

Dans trois à dix pour cent des cas, l’infection persiste et peut évoluer entraînant alors des lésions précancéreuses ou cancéreuses. Les papillomavirus humains sont le plus souvent responsables de lésions bénignes de la peau ou des muqueuses tandis que d’autres sont associés à des cancers cutanés ou muqueux. 

Cancer du col de l’utérus : quand se faire dépister ?

Depuis le mois de mai 2018, le dépistage du cancer du col de l'utérus fonctionne avec un programme national de dépistage organisé (PNDO) s'adressant à toutes les personnes ayant un utérus qui ont entre 25 et 65 ans. Il faut se faire dépister une fois par an (les deux premières années) et tous les trois ans dans le cas où les deux premiers tests montrent de bons résultats. Les examens sont remboursés à 100% quand ils sont réalisés dans le cadre du programme national. Sinon, ils sont remboursés à 70%.

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Le dépistage du cancer du col de l'utérus

Entre 25 et 30 ans, le dépistage du cancer du col de l’utérus est réalisé via un examen cytologique. Cela consiste à prélever un échantillon des cellules du col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse ou d’une spatule.

Entre 30 et 65 ans, la Haute Autorité de Santé a remplacé l'examen cytologique par le test HPV, plus efficace sur les personnes de cette tranche d'âge. « A la différence de l'examen cytologique qui s'intéresse à la morphologie des cellules, le test HPV cherche la présence d'ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes. Ces deux tests sont réalisés par prélèvement de cellules au niveau du col de l'utérus », c'est-à-dire par un frottis, indique SPF. A la différence de son confrère cytologique, si les résultats sont bons, il peut être réalisé tous les cinq ans.

En cas de suspicion : de nouveaux examens

Une fois l’échantillon prélevé via le frottis, on l’analyse au microscope. Cet examen peut alors révéler la présence de cellules normales, sans aucune particularité, des modifications sans rapport avec le cancer ou des anomalies cellulaires de type lésion précancéreuse ou précancéreuse.

Dans le premier cas de figure, qui représente la majorité des personnes à utérus, le risque de développer un cancer est faible. Néanmoins, il faut poursuivre le dépistage régulièrement.

Dans les autres cas, des examens complémentaires permettront de préciser la nature des anomalies :

  • Un nouveau frottis 6 mois plus tard pour des modifications sans rapport avec le cancer.
  • Un test HPV – recherche du papillomavirus responsable des lésions cancéreuses.
  • Une colposcopie – examen détaillé du col de l’utérus. Certaines lésions doivent être enlevées afin d’éviter qu’elles ne se développent en cancer. Il s’agit d’un traitement simple, qui peut être réalisé sans hospitalisation. Ces traitements affectent rarement la vie sexuelle de la patiente et sa capacité à avoir des enfants.

Un dépistage régulier, pour plus d'efficacité 

Aucun test de dépistage n’étant fiable à 100%, il est impératif de se faire examiner régulièrement. Ainsi, toute lésion passée inaperçue lors d’un frottis pourra être repérée lors du suivant, avant d’avoir eu le temps de trop évoluer. 

Se protéger contre les HPV 

Les préservatifs protègent bien sûr contre toutes les infections sexuellement transmissibles. Attention toutefois, ils ne sont pas efficaces à 100% contre les HPV. En effet, ce virus peut se trouver sur une zone de peau qui n'est pas couverte par le dispositif. Pour se protéger contre le papillomavirus humain et les infections qui en découlent, il y a donc deux solutions majeures : le dépistage et la vaccination

La vaccination contre les papillomavirus

La vaccination contre le HPV est recommandée aux enfants dès 11 ans pour prévenir le cancer lié au infections à HPV.  Il est conseillé de se faire vacciner jeune, car l’efficacité du dispositif est alors proche de 100%.

A l’heure actuelle, deux vaccins sont disponibles. Tout d’abord, le  vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18. Ensuite, le vaccin Gardasil 9®, qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

Entre 11 et 14 ans, les schéma vaccinal se fait sur deux doses espacées de six mois. D’un autre côté, dans le cadre du rattrapage vaccinal, l’administration des femmes et hommes entre 15 et 19 ans révolus se fait en 3 doses. Ces dernières sont administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois.

Vaccin contre les HPV : quelle efficacité ?

D’après Vaccination Info Service, l’efficacité de la vaccination dépend du moment où elle est effectuée. Ainsi, lorsque les doses sont administrées avant le début de la vie sexuelle, son efficacité contre les virus qu’elle couvre est proche de 100%. A l’inverse, si on débute son schéma vaccinal après le début de sa vie sexuelle, le résultat est moindre, car le vaccin ne peut pas protéger contre les infections antérieures à HPV.

Dans tous les cas, la vaccination ne dispense pas d’un suivi gynécologique régulier pour les personnes disposant d’un utérus ! 

Les hommes également concernés par les HPV

Les femmes ne sont pas les seules concernées ! Depuis le 1er janvier 2021, le Gardasil 9® est remboursé par l’Assurance Maladie pour les garçons. Tout d’abord, parce que les cancers liés aux infections HPV ne concernent pas que l’utérus. Ils peuvent aussi être la cause d'un cancer de l’anus par exemple. Ensuite, parce que plus de 25% des cancers liés aux infections HPV surviennent chez les hommes, d’après les chiffres de l’Assurance Maladie.