Après plusieurs années d’une souffrance inexpliquée et encore des mois de rendez-vous médicaux infructueux, Diana Lopes, 25 ans, a finalement pu mettre un mot (ou plutôt plusieurs) sur ce qui « clochait » chez elle : syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Elle avait alors à peine 17 ans et consultait une généraliste parce qu’elle n’avait encore jamais eu ses règles. Absence de menstruations, pilosité développée et surpoids, la professionnelle de santé a rapidement posé son diagnostic.
Selon des études récentes, entre 6 % et 10 % des femmes seraient atteintes de ce dysfonctionnement hormonal, où de nombreux microfollicules (petites cellules contenues dans les ovaires) sont bloqués dans leur maturation et produisent trop d’androgènes. C’est cet excès d’hormones mâles – tout de même nécessaires aux femmes – qui déclenche notamment un taux élevé de testostérone et qui influe également sur des variables métaboliques, comme le poids.
Face à une pathologie polymorphe, les professionnels se sont mis d’accord, en 1990, sur des critères de diagnostic. Une femme est considérée comme atteinte du syndrome dès lors qu’elle répond à deux des trois critères suivants : une absence de règles ou des cycles très longs (supérieurs à trente-cinq jours) ; des signes d’une hyperandrogénie (hirsutisme, caractérisé par un excès de pilosité à des endroits prétendument masculins, comme les joues, la lèvre supérieure ou encore la ligne entre les seins, ou taux élevé de testostérone) ; et un aspect polykystique des ovaires (augmentation de leur taille et du nombre de microfollicules qu’ils contiennent).
Un syndrome aux symptômes variés et variables
Si, comme pour Diana, plusieurs mois peuvent s’écouler avant un diagnostic clair, c’est parce que ces critères ne sont pas systématiques. L’absence de règles reste le symptôme le plus caractéristique du SOPK, mais c’est pour son hirsutisme que Nana Kinski, 24 ans, a consulté un médecin. Elle présente « des poils sur les épaules, dans le dos ou encore sur le buste », une légère fatigue chronique mais jamais aucun problème de règles.
Laura*, elle, n’a consulté son praticien pour aucune de ces raisons, mais son surpoids et des régimes alimentaires inefficaces l’ont convaincue de prendre sa santé en main. Ce n’est qu’après cinq consultations chez différents spécialistes et plusieurs mois d’errance qu’elle a appris qu’il s’agissait d’un autre symptôme lié au SOPK.
Quand le long chemin vers le diagnostic s’achève finalement, les patientes doivent encore comprendre ce qu’il se passe dans leur corps et accepter de vivre avec. Parce que déclenché par la puberté, le syndrome ne disparaît pas avant la ménopause. Autre mauvaise nouvelle : aucun traitement ne soigne le dérèglement hormonal originel.
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