Dépistage du cancer du sein : formez-vous à l'autopalpation mammaire avec cette application

Pour favoriser la prévention du cancer du sein, l'application Keep a breast encourage les femmes à l'autopalpation mammaire et les accompagne pour adopter la bonne gestuelle.

L'autopalpation peut permettre de dépister un cancer du sein.
L’autopalpation peut permettre de dépister un cancer du sein. (©Adobe Stock)
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Avec près de 60 000 nouveaux cas par an et plus de 10 000 décès, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France et représente la première cause de mortalité par cancer chez la femme.

Pour favoriser le dépistage, l’association Keep a breast a créé une application, dont la nouvelle version a été lancée ce 1er octobre 2020, à l’occasion d’Octobre rose, pour éduquer les femmes à l’autopalpation mammaire.

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« Le remède, c’est la prévention »

Cette application, gratuite et simple d’utilisation, explique en quelques étapes la gestuelle à adopter pour être capable de repérer une « anomalie ».

« Le meilleur remède au cancer du sein, c’est la prévention. Il faut sensibiliser les femmes, dès le plus jeune âge », prône Amélie Gesson-Paute, chirurgienne au centre aquitain du sein, situé à la Polyclinique Bordeaux Nord.

La professionnelle de santé et vice-présidente bénévole de Keep a breast Europe, dont le siège est basé à Bordeaux, estime que l’autopalpation reste encore trop méconnue :

Lors d'une réunion de sensibilisation, j'ai demandé autour de moi qui pratiquait l'autopalpation. Environ 10% des femmes ont levé la main. Ensuite, j'ai demandé qui connaissait la bonne gestuelle. Et là, il ne restait plus qu'un doigt sur dix de levé.

Amélie Gesson-PauteVice-présidente de Keep a breast Europe

En France, un programme de dépistage organisé est proposé à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans grâce à un dépistage par mammographie.

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Encourager le dépistage dès le plus jeune âge

« Mais la mammo (sic), on nous dit que c’est pas pour nous encore, rappelle Anouk, 28 ans. Grosso modo, on doit se contenter du rendez-vous chez la gynéco une fois par an. Du coup, c’est vraiment chouette d’avoir une application qui nous sensibilise au dépistage. »

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« Cet outil numérique leur permet de prendre des bonnes habitudes dès le plus jeune âge », renchérit la docteur Amélie Gesson-Paute.

On conseille de s'examiner une fois par mois. Avec l'application, à l'aide de conseils et de témoignages d'autres femmes, on essaye de leur faire avoir une attitude positive, bienveillante, à l'égard de leurs seins. Une femme qui aime sa poitrine, qui ne la néglige pas, aura plus de chances de repérer une anomalie s'il y en a une.

Amélie Gesson-PauteVice-présidente de Keep a breast Europe

Sur l’application, les femmes apprennent quelques règles simples mais essentielles pour réaliser une autopalpation efficace en quelques minutes.

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L’autopalpation mammaire en quatre étapes

Comme quoi ? « Je ne savais pas qu’il fallait lever les bras, palper au niveau de l’aisselle, se palper avec trois doigts ou se pincer le téton, par exemple », dévoile Amélie, 29 ans, qui a récemment découvert l’appli via un magazine de santé.

Voici les quatre étapes de l’autopalpation, expliquées en Gifs, par Keep a breast :

L'autopalpation se pratique avec trois doigts : l'index, le majeur, l'annulaire.
L’autopalpation se pratique avec trois doigts : l’index, le majeur, l’annulaire. (©Keep a breast)
Il est conseillé de pratiquer l'autopalpation devant un miroir pour repérer un éventuel changement physique au niveau de la poitrine.
Pour pratiquer efficacement l’autopalpation, il faut lever les bras. (©Keep a breast)
Souvent oubliée, la zone au niveau des aisselles doit être palpée. Cherchez toute grosseur ou toute induration anormale sous la peau
Souvent oubliée, la zone au niveau des aisselles doit être palpée. Cherchez toute grosseur ou toute induration anormale sous la peau (©Keep a breast)
Parmi les étapes, il faut se pincer le téton pour voir s'il n'y a pas de démangeaison ou d'écoulement.
Parmi les étapes, il faut se pincer le téton pour voir s’il n’y a pas de démangeaison ou d’écoulement. (©Keep a breast)

Amélie fait pourtant partie des personnes à risque. « Ma mère a eu le cancer du sein à 45 ans. Je vais donc être suivie plus régulièrement à partir de 35 ans », explique la jeune femme.

Un manque de sensibilisation

Pour autant, elle ne connaissait pas les gestes de l’autopalpation, ni l’importance de le faire, avant de voir récemment des vidéos de l’influenceuse Marion Seclin sur le sujet et de découvrir l’appli Keep a breast.

Une fois par an, lors de rendez-vous de routine, ma gynécologue examine ma poitrine. Mais elle ne m'a jamais montré comment faire toute seule. Chez moi, sous la douche, j'ai déjà essayé de faire comme elle mais avec l'application, c'est beaucoup plus clair, plus précis !

Amélie Utilisatrice de l'application

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Un partenariat avec Doctolib

« L’appli, c’est un très bon moyen d’avoir un complément à notre suivi gynécologique », renchérit Chloé, 25 ans, une autre utilisatrice.

Avant cette application, je ne pratiquais pas l'autopalpation. Pas par tabou ou honte de mon corps, mais j'avais simplement peur de ne pas avoir les bons gestes. Je craignais de rater quelque chose ou au contraire, de détecter quelque chose qui ne soit pas symptomatique d'une maladie, de me faire des films et de flipper. Au moins, l'application nous guide et nous rassure.

ChloéUtilisatrice de l'application

Aussi, un partenariat avec Doctolib, la plateforme de rendez-vous médicaux en ligne, doit permettre d’accompagner l’utilisatrice jusqu’à un professionnel de santé, si une anomalie est repérée. Cette fonctionnalité sera disponible dans les prochaines semaines.

« Attention, toute anomalie dans un sein n’est pas synonyme de cancer, rassure la chirurgienne Amélie Gesson-Paute. Il existe plein de tumeurs bénignes. Mais il est primordial d’aller consulter ! »

« Des gestes qui peuvent sauver une vie »

Outre les tutoriels et autres conseils, l’application propose plusieurs témoignages. Toujours dans le but de sensibiliser, de communiquer et de libérer la parole.

Ça montre que ça n'arrive pas qu'aux autres, pas qu'aux femmes âgées. Les campagnes de prévention montrent d'habitude plutôt des femmes de 50-60 ans. Là, on retrouve des témoignages de femmes de différents âges et origines. Je trouve que ça humanise le processus médical, ça met des visages sur une maladie. On se sent plus concernées.

ChloéUtilisatrice de l'application

Chloé a décidé de se mettre un rappel sur l’application, pour ne pas oublier ses bonnes habitudes de prévention. « Ça m’oblige à installer un automatisme », explique-t-elle.

« C’est une routine hyper facile et rapide à mettre en place », reconnaît Amélie. « Ce sont des gestes qui peuvent paraître anodins mais ça peut sauver une vie », insiste Anouk. 

L’application Keep a breast est disponible gratuitement sur iOS et Android.

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