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Accusé de multiples viols, un célèbre graffeur parisien mis en examen

Durant l’été, une vingtaine de femmes avaient porté plainte pour viols et agressions sexuelles contre Wilfrid A., street-artiste de 55 ans connu pour le tag « L’amour court les rues ». Certaines étaient mineures à l’époque.

Par  (avec AFP) (avec AFP)

Publié le 02 octobre 2020 à 22h27, modifié le 03 octobre 2020 à 12h39

Temps de Lecture 2 min.

Le street-artiste Wilfrid A., connu pour le tag « L’amour court les rues », a été mis en examen vendredi pour viols et agressions sexuelles et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire, vendredi 2 octobre. L’homme de 55 ans a été présenté à un juge d’instruction parisien au terme de sa garde à vue, qui a débuté mercredi, au 2e district de police judiciaire (2e DPJ).

L’affaire éclate le 22 juin, lorsque le magazine Neon publie une enquête sur le street-artiste parisien, dans laquelle seize femmes déroulent un récit d’une troublante similarité : après avoir abordé les femmes dans la rue ou sur les réseaux sociaux, Wilfrid A. leur propose de passer chez lui pour prendre un verre ou les photographier, avant de les agresser sexuellement ou de les violer. Toutes confient le sentiment de solitude qui les a assaillies à l’époque, pensant être les seules victimes du pseudo-photographe, dont le seul fait d’armes remonte à 1991, lorsqu’il a réalisé la photo de la pochette de l’album Authentik de NTM.

Quatre jours plus tard, Wilfrid A. fait l’objet d’une enquête préliminaire. Dans le même temps, une mobilisation sur les réseaux sociaux féministes permet de libérer la parole. Le 7 juillet, vingt-cinq femmes portent plainte pour viols et agressions sexuelles contre cet homme qu’elles pensaient être un professionnel. Les victimes présumées, âgées de 16 à 26 ans à l’époque des faits, rapportent des agressions allant de 2009 à avril 2020.

« Prédateur méthodique »

Douze l’accusent de viol, treize d’agression sexuelle, certaines étant mineures au moment des faits, selon cette plainte déposée par Me Valentine Rebérioux et Me Louise Bouchain. Selon les avocates, une quarantaine de femmes s’étaient signalées mais ont préféré ne pas porter plainte. Les faits étaient prescrits pour une dizaine d’autres qui ont accepté de témoigner dans le cadre de la plainte.

Pourtant habituée aux affaires de violences sexuelles, Me Valentine Rebérioux assurait en juillet au Monde n’avoir « jamais vu un dossier d’une telle ampleur ». « C’était glaçant, coup de téléphone après coup de téléphone, on entendait la même histoire, poursuit son associée, MLouise Bouchain. Nous sommes face à un profil de prédateur méthodique dont les victimes sont toutes très jeunes. »

Ces vingt-cinq femmes décrivent un même « stratagème » de la part de Wilfrid A., accusé de jouer de sa « notoriété » pour « agresser ses victimes ». Le quinquagénaire « aborde les jeunes femmes dans la rue » et les « complimente » puis « leur propose généralement de devenir ses modèles photo ou encore les égéries de sa marque », selon cette plainte. Arrivées à son domicile, les jeunes femmes se voient souvent proposer drogue ou alcool. Devenant violent ou agressif, l’artiste aurait alors imposé à certaines des pénétrations sexuelles, à d’autres des agressions sexuelles.

« Une première bataille de gagnée »

Wilfrid A. « conteste les faits, il a d’ailleurs été placé sous le statut de témoin assisté pour un certain nombre d’entre eux », ont réagi auprès de l’Agence France-Presse ses avocats, Me Marie Violleau et Me Joseph Cohen-Sabban. Selon eux, « la chronologie des dépôts de plainte pose question ». « A la recherche du buzz, une certaine presse s’est transformée en association de victimes au détriment du temps judiciaire, pourtant indispensable à la sacro-sainte manifestation de la vérité », ont-ils déclaré.

De leur côté, les plaignantes témoignent leur « soulagement » de voir la procédure avancer vers un placement en détention. « C’est une première bataille de gagnée, nous attendons désormais que la justice poursuive son travail, afin de permettre une condamnation », confie au Monde Mathilde, mannequin féministe, qui a été l’une des premières à dénoncer publiquement sur les réseaux sociaux les agissements de Wilfrid A.

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