Église catholique : sept femmes réclament l’accès aux responsabilités

Réunies au sein du collectif Toutes apôtres, qui milite pour la fin des discriminations de genre au sein de l’Église catholique, elles désirent devenir curée, diaconesse ou évêque. Si le Vatican leur a jusqu’ici interdit d’exercer ces fonctions, son représentant en France les a rencontrées individuellement et écoutées. Un signe encourageant pour la réforme de cette vieille institution.

Par Elise Racque

Publié le 02 octobre 2020 à 16h30

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 00h14

Alors que l’ancien archevêque de Lyon Philippe Barbarin fait cette semaine la tournée des médias pour faire la promotion de son livre, d’autres catholiques moins médiatiques tentent de faire entendre leurs voix. Elles sont sept femmes. Cet été, elles ont emboîté le pas de la théologienne Anne Soupa, qui s’est proposée pour devenir la nouvelle archevêque du diocèse lyonnais, rongé par les actes pédocriminels de l’ex-prêtre Bernard Preynat.

Claire Conan-Vrinat, Laurence de Bourbon-Parme, Sylvaine Landrivon, Christina Moreira, Hélène Pichon, Loan Rocher et Marie-Automne Thépot désirent être curée, diaconesse, évêque ou prédicatrice laïque. Des fonctions interdites aux femmes par l’Église catholique. Signe, sinon d’ouverture, du moins de respect : elles ont toutes été reçues, une par une, par le représentant officiel du Vatican en France.

Écoute cordiale

La dernière rencontre, ce matin, s’est poursuivie par une prise de parole du collectif Toutes apôtres ! Les candidates ont apprécié « une écoute bienveillante ». Loan Rocher par exemple, femme trans, a pu évoquer la condition des catholiques LGBT avec le nonce apostolique. Mais « une écoute cordiale ne fait pas une réforme », regrette le collectif, qui réclame des actes concrets pour la fin des discriminations de genre au sein de l’Église.

Si ces rencontres officielles sont un signe encourageant, longue sera la route pour transformer la vieille institution, usée par le cléricalisme et des siècles de patriarcat. Anne Soupa, elle, n’a toujours pas reçu de réponse à sa candidature. Cet été, Sylvaine Landrivon a reçu chez elle une lettre la menaçant de mort. L’Église catholique a pourtant bien besoin de forces vives, sous peine de s’éteindre petit à petit en fermant les yeux sur les alertes de son peuple.

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