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Violences conjugales : le Haut Conseil à l’égalité réclame un nouveau plan interministériel

Dans un rapport remis vendredi à la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, le HCE estime que la prise en charge des femmes victimes de violences fait encore l’objet de « défaillances ».

Le Monde avec AFP

Publié le 09 octobre 2020 à 10h01, modifié le 09 octobre 2020 à 10h24

Temps de Lecture 2 min.

Le résultat n’y est pas. Selon un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), la prise en charge des femmes victimes de violences fait encore l’objet de « défaillances ». « Etre crue, être protégée, se reconstruire, protéger les enfants est essentiel pour sortir des violences », écrit le HCE dans ce rapport remis vendredi 9 octobre à la ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno. Le Haut Conseil demande ainsi un nouveau plan interministériel « ambitieux » qui fixe des objectifs.

Cette instance, missionnée par le gouvernement, s’est basée sur l’expérience de femmes et de proches de victimes dans les cas de féminicides, pour relever les « principaux freins » rencontrés aujourd’hui pour « garantir la protection des victimes et de leurs enfants ».

Accueil par les services de police et les services judiciaires, manque d’hébergements sécurisés, faiblesse de la prise en charge du psychotraumatisme, partage de l’autorité parentale : il y a « trop de moments où les femmes sont laissées seules et exposées face à un conjoint ou un ex violent, alors qu’elles ont osé briser le secret imposé par l’agresseur », poursuit le HCE.

Besoin de financements « à la hauteur des besoins »

Il fait 44 recommandations pour « mieux protéger les femmes » et « en finir avec l’impunité des agresseurs », par exemple expérimenter le dépôt de plainte dans les associations spécialisées, privilégier l’éviction du conjoint du domicile, ou encore avoir au minimum un centre d’accueil spécialisé pour les femmes dans chaque département.

Selon les données officielles, plus de 210 000 femmes subissent des violences conjugales chaque année. En 2019, 146 ont été tuées par leur compagnon ou ex-conjoint, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2012. En 2018, 108 420 femmes victimes de violences étaient connues des forces de l’ordre après une intervention à domicile ou un dépôt de plainte ou de main courante. « Or, seuls 18 591 auteurs ont été condamnés, soit 17 % », rappelle le rapport.

Le nombre de féminicides ne diminue pas depuis 2006

Décès dans le couple (hommes et femmes) de 2006 à 2019 selon le ministère de l'intérieur.

Pour aller plus loin que le « Grenelle » de 2019, le HCE demande un 6e plan interministériel 2021-2023 de lutte contre les violences faites aux femmes, dans la continuité du 5e plan 2017-2019, lancé sous la précédente mandature mais peu suivi d’effets.

Ce plan devra inclure des indicateurs permettant chaque année de vérifier la mise en œuvre des mesures, ainsi que des financements « à la hauteur des besoins », précise-t-il, en rappelant que le coût annuel des violences conjugales est estimé à 3,6 milliards d’euros. Il devra en outre porter un intérêt aux jeunes femmes, aux prostituées, aux femmes en situation de handicap, ou encore habitant en outre-mer, « aujourd’hui invisibilisées », relève le HCE.

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Le Monde avec AFP

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