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Espagne : le gouvernement condamné pour ne pas avoir protégé une victime de féminicide

Le ministère de l’intérieur devra verser 180 000 euros à la famille d’une femme tuée par son mari, en 2016, malgré sa demande d’une protection policière.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 octobre 2020 à 18h53

Temps de Lecture 1 min.

La justice espagnole a condamnĂ©, mercredi 14 octobre, le ministère de l’intĂ©rieur Ă  verser 180 000 euros Ă  la famille d’une femme assassinĂ©e par son mari un mois après qu’elle a demandĂ©, en vain, une protection policière.

Le tribunal de l’Audience nationale, compĂ©tent en cas de plainte contre le gouvernement, a jugĂ© que la garde civile espagnole avait fourni une protection « inadĂ©quate Â» Ă  cette femme, qui avait demandĂ© Ă  ĂŞtre protĂ©gĂ©e de son conjoint en septembre 2016 Ă  Sanlucar la Mayor, près de SĂ©ville. La requĂŞte de la victime avait Ă©tĂ© rejetĂ©e car son mari n’avait pas d’antĂ©cĂ©dents judiciaires, ce qui avait conduit la garde civile Ă  conclure que le danger Ă©tait insuffisant, a dĂ©taillĂ© le tribunal.

Un mois plus tard, cette femme a Ă©tĂ© poignardĂ©e Ă  mort dans la rue par son mari, devant leurs deux enfants. L’homme, un ancien policier dominicain d’après la presse locale, s’est suicidĂ© en mai dernier, alors qu’il purgeait une peine de vingt-huit ans de prison pour ce crime.

Aide juridictionnelle et tribunaux spécialisés

L’Audience nationale a ainsi ordonnĂ© au ministère de l’intĂ©rieur de verser 20 000 euros Ă  chacun des parents de la victime et 70 000 euros Ă  chacun de ses deux enfants pour « prĂ©judice moral Â». « La prise de conscience sociale et institutionnelle de l’importance du problème de la violence de genre exige une plus grande sensibilisation que celle dont a fait preuve la brigade de la garde civile dans cette affaire Â», a commentĂ© le tribunal dans sa dĂ©cision.

L’Espagne a fait de la protection des femmes une prioritĂ© dès 1997, après le traumatisme national causĂ© par le fĂ©minicide d’Ana Orantes : une Espagnole de 60 ans battue, jetĂ©e depuis un balcon puis brĂ»lĂ©e vive par son ex-mari, après avoir signalĂ© plusieurs fois ses violences aux autoritĂ©s et Ă  la tĂ©lĂ©vision.

Ana Orantes avait Ă©tĂ© forcĂ©e de partager sa maison avec son ex-mari par le tribunal qui avait prononcĂ© leur divorce. Le Parlement espagnol a adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ©, en 2004, la première loi en Europe faisant du sexe de la victime une circonstance aggravante en cas d’agression.

Cette loi prévoit aussi une aide juridictionnelle gratuite pour les victimes de violences machistes, instaure des tribunaux spécialisés en la matière et permet aux procureurs de poursuivre un suspect même si la victime n’a pas porté plainte.

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Le Monde avec AFP

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