Polynésie : une femme tuée à coups de poing par son concubin

    Les faits se sont déroulés lors d’une soirée arrosée et l’auteur présumé, qui a reconnu les faits, devrait être placé en détention provisoire.

     Une manifestante pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles et aux féminicides, samedi 23 novembre, à Paris.
    Une manifestante pour dire « stop » aux violences sexistes et sexuelles et aux féminicides, samedi 23 novembre, à Paris. LP/Delphine Goldsztejn

      Un nouveau féminicide, cette fois en Polynésie française. Une mère au foyer a été tuée vendredi soir (samedi matin à Paris) à coups de poing par son conjoint, sur l'île de Maupiti, et le meurtrier présumé a été placé en garde à vue, a révélé la chaîne locale Polynésie Première.

      L'auteur présumé a frappé sa concubine au visage devant deux témoins, lors d'une soirée « très arrosée », selon le maire, qui avait lieu au domicile des conjoints, tous deux âgés de 42 ans et parents de trois enfants.

      Les pompiers ont tenté de réanimer la victime en pratiquant 40 minutes de massage cardio-respiratoire, mais Mélissa est décédée sur place. L'homme a reconnu les faits mais n'a évoqué aucun mobile. « Il m'a simplement dit Tant pis, je vais assumer, il n'avait pas l'air d'avoir des regrets », a déclaré le maire de Maupiti, Woullingston Raufauore, arrivé sur place peu après le drame.

      Au moins 59 féminicides présumés en 2020

      Non loin de Bora-Bora, Maupiti est une île appréciée des touristes, surtout connue pour son lagon turquoise où séjournent des raies manta, et pour ses pétroglyphes gravés par les Polynésiens d'autrefois.

      « Il n'y a jamais de faits divers graves ici, il y a bien déjà eu un meurtre de cette nature, mais c'était il y a plus de 30 ans », regrette le maire. Il reconnaît toutefois que l'homme était « violent de manière générale et avait aussi eu des altercations avec les gendarmes ». En dépit de violences conjugales à répétition, ni la concubine ni son entourage n'avaient porté plainte.

      L'auteur présumé a été conduit en avion à Papeete, où il a été placé en garde à vue à la gendarmerie. Le parquet a indiqué qu'il allait requérir la détention provisoire lors du défèrement prévu dimanche. Le corps de la victime sera autopsié en début de semaine à Tahiti, toujours selon le parquet.

      Cette affaire porte à au moins 59 le nombre de féminicides présumés depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP. En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l'année précédente, d'après les derniers chiffres officiels.