L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier un rapport sur la violence faite aux femmes. Un document édifiant : on y apprend que plus d’un tiers d’entre elles sont victimes de violence, dans le monde. Cette étude, en partenariat avec le Conseil sud-africain de la recherche médicale et la London School of Hygiene & Tropical Medicine, se base sur des estimations régionales mais aussi mondiales et « décrit les conséquences de la violence sur la santé physique, mentale, sexuelle et génésique des femmes. » Le rapport de l’OMS évoque ainsi le nombre de femmes et de jeunes filles agressées par un « partenaire intime » ou par d’autres personnes. « 30 % des femmes à l’échelle mondiale » sont victimes de violences de la part de leur partenaire intime, « forme la plus courante » d’agression à leur encontre, selon le rapport.

Ce rapport de l’OMS révèle aussi des disparités géographiques : parmi les femmes agressées par un partenaire intime, 37,7 % vivent en Asie du sud-est, 37 % en Méditerranée orientale et 36,6 % en Afrique. Ces chiffres varient lorsque l’on combine les données sur la violence du partenaire intime et celles sur « la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire. » En effet, dans ce cas-là, ce sont les Africaines qui en souffrent le plus (45,6 %) suivies des Asiatiques du sud-est (40,2 %), des Américaines (36,1 %) puis des habitantes de pays à revenu élevé (32,7 %), des femmes du Pacifique occidental (27,9 %) et des Européennes (27,2 %).

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D’autres chiffres inquiétants sont communiqués via ce rapport : à l’échelle mondiale, 38 % des femmes assassinées ont succombé à la violence de leur partenaire intime et le risque de contracter des maladies telles que la syphilis, la chlamydiose ou la gonorrhée est 1,5 fois plus élevé chez les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles de leur partenaire. Sans parler des conséquences, comme l’augmentation de la consommation d’alcool, qui concerne 2 fois plus de femmes violentées que les autres ou de la probabilité de donner naissance à un nourrisson en insuffisance pondérale, qui est 16 % plus élevée.  

L’OMS débutera fin juin son travail de lutte contre ces violences en partenariat, entre autres, avec des ONG. Car d’après le docteur Chan, directeur de l’OMS, il s’agit bien là d’un « problème mondial de santé publique d’ampleur épidémique. »