Le Qatar a annoncé, vendredi 30 octobre, que les responsables des examens gynécologiques forcés subis par des passagères à l’aéroport de Doha seront poursuivis en justice, après une vague d’indignation internationale. « Les responsables de ces violations et actions illégales ont été renvoyés devant le ministère public », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Des femmes à bord de dix vols au départ de Doha ont été soumises à ces examens après la découverte d’un nouveau-né abandonné dans les toilettes de l’aéroport le 2 octobre. « Le premier ministre et ministre de l’intérieur a exprimé les excuses les plus sincères aux passagères qui ont subi les conséquences » des mesures prises pour retrouver la mère du nouveau-né, a souligné le gouvernement dans son communiqué. Mercredi, le gouvernement avait assuré qu’une enquête « complète et transparente » allait être menée.
La Nouvelle-Zélande a révélé jeudi soir qu’une de ses ressortissantes avait subi ces examens, qualifiant ces actes de « complètement inacceptables ». « Nous avons été extrêmement préoccupés en apprenant qu’une citoyenne néo-zélandaise était concernée par l’épouvantable incident impliquant des passagères sur plusieurs vols de Qatar Airways », a déclaré le ministère des affaires étrangères du pays dans un communiqué.
Cette affaire a aussi provoqué l’ire de l’Australie. Selon la chef de la diplomatie australienne, Marise Payne, 18 femmes, dont 13 Australiennes, sont concernées. Le premier ministre australien, Scott Morrison, a qualifié mercredi l’incident d’« épouvantable » et d’« inacceptable » : « En tant que père d’une fille, je ne peux que frémir à l’idée que quiconque, australien ou autre, puisse être soumis à cela. »
Incident « inacceptable »
De son côté, le ministère britannique des affaires étrangères a fait savoir qu’il apporterait son « soutien continu à deux femmes britanniques à la suite d’un incident à Doha. Nous avons formellement exprimé notre inquiétude auprès des autorités qataries et de Qatar Airways, et nous cherchons à obtenir l’assurance qu’un incident inacceptable comme celui-ci ne se reproduira plus », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Selon des informations de l’Agence France-Presse (AFP), une Française à bord de l’un de ces avions figure également parmi les victimes.
Petit pays très riche en gaz, le Qatar s’est acheté un prestige international à coup d’investissements dans les médias, le sport ou la culture. Mais ce scandale porte un coup aux efforts déployés par cet émirat du Golfe – qui sera le premier pays arabe à organiser la Coupe du monde de football – pour améliorer son image.
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