L'avocate iranienne et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh a été provisoirement autorisée à sortir de prison, a annoncé l'Agence d’information officielle de l’autorité judiciaire iranienne ce samedi 7 novembre, reprise par l'Agence France Presse et citée par Le Monde.

Une information confirmée par son époux Reza Khandan. "Les amis, Nasrin est sortie il y a quelques minutes de prison", a-t-il écrit sur Twitter.

"Nasrin Sotoudeh [...] a été relâchée de façon temporaire avec l'aval du procureur chargé des prisons des femmes", a révélé l'agence Mizan Online à l'AFP citée par Le Figaro.

En 2019 la militante avait été condamnée à purger une peine de 12 ans de prison car elle avait défendu une femme arrêtée pour avoir manifesté contre l’obligation faite aux Iraniennes de porter le voile.

 45 jours de grève de la faim

Co-lauréate 2012 du prix Sakharov décerné par le Parlement européen, Nasrin Sotoudeh était incarcérée à la prison d’Evine, au nord de Téhéran, avec d’autres prisonniers politiques, dont la chercheuse française Fariba Adelkhah, libérée début octobre avec l'obligation de porter un bracelet électronique. 

Puis, à la surprise de ses proche, Nasrin Sotoudeh a été transférée le mois dernier vers la prison pour femmes de Qarchak, hors de la capitale iranienne. "Nous nous attendions à ce qu'elle soit envoyée à l'hôpital pour une angiographie" par décision de "la commission médicale de la prison d'Evine", a confié son époux Reza Khadan à l'AFP citée par le Point.

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Il avait par ailleurs prévenu les autorités sur l'état de santé critique de l'avocate à la suite de quarante-cinq jours de grève de la faim, le 27 septembre 2020. La femme de 57 ans avait été hospitalisée d'urgence à la fin du mois. Son époux a notamment dénoncé "les conditions sanitaires déplorables" de la prison de Qarchack, situé à plus de 30 km de la capitale iranienne.

Des conditions carcérales difficiles  en Iran face au Covid-19

En octobre dernier, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, avait appelé à la libération de Nasrin Sotoudeh, exprimant son inquiétude face aux conditions d'incarcération des prisonniers politiques qui se sont fortement détériorées en raison de l'épidémie de Covid-19, souligne Sud Ouest. 

La diplomate avait également noté que les défenseurs des droits humains, les avocats, les écologistes et d’autres prisonniers politiques ne bénéficiaient pas de libérations temporaires pourtant autorisées dans le contexte sanitaire. 

Le quotidien régional rappelle que, depuis mars, plus de 100 000 détenus iraniens ont bénéficié de permissions de sortie ou de remises de peine, afin de limiter la propagation du virus dans les prisons. L'Iran est l'un des pays les plus touchés par l'épidémie du nouveau coronavirus. Il recense 37 000 morts et plus de 670 000 personnes infectées, d'après les chiffres officiels publiés ce samedi 7 novembre.