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Hanane Al-Barassi, avocate et défenseuse des droits des femmes, abattue en pleine rue en Libye

La veille de sa mort, elle avait annoncé qu’elle publierait une vidéo exposant la corruption du fils de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays.

Le Monde avec AFP

Publié le 11 novembre 2020 à 09h31, modifié le 11 novembre 2020 à 12h29

Temps de Lecture 2 min.

L’avocate Hanane Al-Barassi a été tuée le 10 novembre 2020, à Benghazi, en Libye.

L’avocate Hanane Al-Barassi a été abattue dans sa voiture en pleine rue, mardi 10 novembre, à Benghazi, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’une source sécuritaire dans l’est de la Libye. Ce meurtre a suscité une grande émotion dans le pays. Figure médiatique, Mme Al-Barassi, 46 ans, donnait constamment la parole à des femmes victimes de violences dans des vidéos qu’elle diffusait ensuite sur les réseaux sociaux. Elle dirigeait aussi une association locale défendant les droits des femmes.

« Hanane Al-Barassi a été tuée par balles dans la rue 20, l’une des plus grandes artères commerçantes de Benghazi », a dit à l’AFP la source sécuritaire, qui a requis l’anonymat : « Quelques minutes auparavant, elle diffusait une vidéo en live sur Facebook. » Dans cette séquence, l’avocate issue d’une tribu influente de l’Est libyen critiquait, assise dans une voiture face caméra, des groupes armés proches du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, se disant « menacée ».

Amnesty International a dénoncé l’assassinat de celle qui a « critiqué la corruption de plusieurs individus affiliés aux groupes armés dans l’Est ». « La veille de sa mort, Hanane [Al-Barassi] a déclaré sur les réseaux sociaux qu’elle allait publier une vidéo exposant la corruption du fils du dirigeant de [l’Armée nationale libyenne, autoproclamée par Haftar], Saddam Haftar », selon Amnesty. « L’assassinat d’Hanane met en évidence la menace qui pèse sur la vie des femmes qui s’expriment sur les questions politiques en Libye », a estimé l’ONG. Les autorités de l’Est n’ont pas réagi.

Disparition d’une parlementaire

Cette affaire intervient près d’un an et demi après la disparition de la parlementaire Siham Sergewa, enlevée par un groupe armé à Benghazi alors qu’elle avait critiqué l’offensive lancée par Haftar sur Tripoli. Elle n’est jamais réapparue.

Cet assassinat est une nouvelle « effrayante et épouvantable, un rappel douloureux de la réalité sur le terrain, en particulier pour les femmes », a fustigé sur Twitter une autre avocate libyenne, Elham Saudi, connue pour son engagement associatif. Cela « rappelle d’autres crimes pour lesquels personne n’a été puni », a commenté Hanan Salah, chercheuse à l’ONG Human Rights Watch (HRW).

La Libye a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, déchirée entre le gouvernement d’accord national (GAN), établi dans l’ouest, à Tripoli, et reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU), et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar. Après l’échec de l’offensive du maréchal en avril 2019 pour s’emparer de la capitale, les combats ont cessé en juin 2020. Un cessez-le-feu permanent a été conclu en octobre. Des représentants libyens de tous bords ont entamé lundi des pourparlers directs en Tunisie, sous l’égide de l’ONU, pour trouver un règlement politique au conflit.

Le Monde avec AFP

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