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Alice Guy, première femme réalisatrice de cinéma

Par
  • France Bleu

Quand on parle des débuts du cinéma, on pense aux frères Lumière mais il ne faudrait pas oublier Alice Guy, femme et pionnière du 7ème art.

Dans Minute Papillon ! aujourd’hui, Sidonie Bonnec nous dévoile des femmes aux destins exceptionnels. Avec Isabelle Motrot, directrice de la rédaction du magazine Causette et auteure du livre Les infréquentables, 40 histoires de femmes sans foi ni loi, on découvre le destin de Alice Guy, une des premières réalisatrices de films de fiction.

De secrétaire à réalisatrice

Nous sommes au mois de mars 1895. La secrétaire Alice Guy accompagne son employeur Léon Gaumont à une démonstration technique du cinématographe des frères Lumière.

Alice Guy se passionne immédiatement pour cette technologie. Gaumont souhaite commercialiser des projecteurs et des "caméras" mais la firme doit faire la démonstration de ses appareils. Alice Guy convainc Léon Gaumont de la laisser tourner ses premiers films, des formats courts qui serviront de démonstrations techniques des appareils que souhaite vendre leur société. 

En 1896, elle réalise donc un des premiers films de fiction. Intitulé La Fée aux choux, cette œuvre de moins de deux minutes met en scène Alice Guy dans le rôle d’une fée qui donne naissance à des bébés en les sortant de choux.

En 1905, Alice Guy réunit des comédiens et près de 300 figurants pour un tournage hors norme. Le film s’intitule La Vie du Christ, il dure 33 minutes et c’est le premier péplum de l’histoire du cinéma.

A l'époque, les films ne sont pas signés et ils ne comportent pas de générique. On attribue à Alice Guy entre six cents et mille films sur l'ensemble de sa carrière.

De la lumière à l'oubli

En 1907, Alice Guy et son mari Herbert Blaché s'installent aux États-Unis pour assurer la promotion de l'appareil de projection de leur patron. Elle continue à tourner des films en tout genre, du western à la science-fiction. 

En Amérique, Alice Guy est une star et elle est de toutes les fêtes mondaines. Pourtant, après son divorce en 1921, elle se retrouve ruinée et décide de rentrer en France. Elle découvre alors que ses productions françaises ne lui appartiennent plus et qu'elles ont été revendiquées par d'autres. Elle n'a jamais pu relancer sa carrière cinématographique.

Alice Guy meurt en 1968 aux États-Unis sans avoir jamais pu rassembler les films de sa carrière, dispersés en France comme aux Etats-Unis. Ses mémoires sont publiées en 1976 mais le mal est fait : Alice Guy a durablement été effacée de l'Histoire du 7ème Art.

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