Après dépouillement de plus de 99 % des bulletins, Maia Sandu, ancienne économiste à la Banque mondiale, obtient 57 % des suffrages et devient à 48 ans la première femme à accéder à la présidence de la Moldavie.

“La participation a été particulièrement élevée au sein de la diaspora moldave, avec plus de 260 000 votants – bien plus que les 150 000 enregistrés au premier tour”, rapporte le site de RFE-RL. “De longues files d’attente ont été observées devant les bureaux de vote à Londres, à Berlin et à travers l’Italie.”

Mme Sandu, qui dirige le Parti action et solidarité (centre droit), a avant tout “promis de lutter contre la corruption, endémique dans le pays”, coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, observe la Deutsche Welle.

Après avoir voté dans la capitale, Chisinau, Mme Sandu a déclaré, selon Euronews : “Aujourd’hui, vous avez le pouvoir de punir ceux qui vous ont volés, qui vous ont réduit à la misère et contraints de quitter votre maison” – selon les estimations, 40 % de la population moldave est aujourd’hui établie à l’étranger.

Le Daily Telegraph rappelle que la Moldavie, “déjà l’un des pays les plus pauvres d’Europe, a vu son économie dévastée par la pandémie de Covid-19, après de multiples crises politiques et scandales de corruption”. Résolument proeuropéenne, la nouvelle présidente a promis qu’elle intercéderait auprès de Bruxelles pour obtenir des aides financières.

Revers pour Moscou

L’élection de Mme Sandu est un revers pour Moscou, qui espérait maintenir l’ex-république soviétique dans son giron. “Le mois dernier, le président russe, Vladimir Poutine, avait appelé les Moldaves à élire Igor Dodon, en mettant en avant les liens économiques étroits entre les deux pays”, souligne le Moscow Times.

L’agence AP explique que “l’élection était perçue comme un référendum sur deux visions opposées de l’avenir du petit pays d’Europe de l’Est”. Car depuis son indépendance, en 1992, la Moldavie “a été divisée entre ceux privilégiant des relations plus étroites avec l’UE et ceux préférant établir des liens forts avec Moscou”.

La défaite de M. Dodon est donc un coup dur pour le Kremlin, déjà confronté à des mouvements de protestation en Biélorussie et au Kirghizistan.

Déjà prêt à contester les résultats, le président sortant a affirmé dimanche que son équipe de campagne possédait des documents faisant état de fraudes dans les bureaux de vote à l’étranger. “Nous évaluerons les informations et déciderons des actions à entreprendre”, a-t-il déclaré, selon l’agence Tass.