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Depuis le début de la pandémie de Covid-19, Europol, l’agence européenne de police criminelle qui facilite l’échange de renseignements entre polices nationales en matière de stupéfiants, de terrorisme, de criminalité internationale et de pédophilie au sein de l’Union européenne, a remarqué une recrudescence des activités des pédophiles sur internet. D’après l’agence, les chantages sexuels seraient particulièrement en hausse depuis quelques mois.

Les pédocriminels sont sur le web

Présents sur internet, les pédophiles utilisent divers moyens pour abuser d’enfants et d’adolescents, et encore plus en cette période de Covid-19. Bertrand, un gendarme français qui est membre de « Project Twins », une unité d’analystes qui aide les polices européennes à traquer les pédophiles, explique que le chantage sexuel ou la sextorsion est le moyen de prédilection des pédocriminels pour parvenir à leurs fins.

« Le principe est simple, il s’agit pour lui d’arriver à obtenir une première image par webcam ou par discussion dans le cadre d’un jeu vidéo ou d’un chat normal. Et à partir de la première image, l’engrenage fait que le chantage commence. Il menace sa victime : Si j’en reçois pas plus, je vais diffuser ça à ta liste d’amis… », a-t-il expliqué à France Info, ajoutant que la diffusion d’une photo sur les réseaux sociaux peut être dévastatrice.

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Certaines vidéos et photos ne peuvent plus être retirées du darknet

Les adolescents seraient les plus touchés par le chantage sexuel. Cela entraînerait de lourdes conséquences psychologiques, et dans certains cas, mènerait jusqu’au suicide. Le gendarme souligne que les pédophiles n’ont pas qu’une seule victime. Ils passeraient beaucoup de temps à essayer de capturer le plus de victimes qu’ils peuvent. Ensuite, ils se rendraient sur le darknet pour partager les vidéos capturées des victimes.

Lorsque les images sont diffusées sur le darknet, il devient quasiment impossible de les retirer. Récemment, un maître chanteur résidant au Canada a poussé de jeunes adolescents à envoyer des selfies pédopornographiques. L’homme a été interpellé. En revanche, les photos sont restées en ligne. « Des abus d’enfants et des images qui sont postées sur le darknet sont partagés et sont très difficiles à retirer, voire impossibles à retirer. Pour certaines victimes, ces images-là et ces vidéos ne pourront plus jamais être enlevées », a expliqué Bertrand.

Face à cette situation, un numéro national à destination des pédophiles qui ne sont pas encore passés à l’acte a été lancé le 23 novembre dernier. Destinée aux personnes qui redoutent un premier passage à l’acte, cette ligne a été lancée l’année dernière en phase de tests dans plusieurs régions françaises. En quelques mois, les autorités ont reçu plus de 1 000 appels et ont pris en charge plus de 300 personnes.

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