Nomination

Etats-Unis : Janet Yellen, première femme secrétaire du Trésor

A 74 ans, l'ancienne présidente de la Banque centrale américaine est une économiste réputée qui va être chargée de mettre en musique la hausse du salaire minimum tout en luttant contre les effets de la crise liée au Covid-19.
par Margot Davier
publié le 24 novembre 2020 à 18h22

A Janet Yellen, «la petite dame au gros QI», comme l'appellent ses amis, incombe la tâche de redresser l'économie américaine. Sa nomination au secrétariat du Trésor américain a été accueillie avec enthousiasme par Wall Street. L'économiste apparaît comme la candidate idéale : présidente de la Banque centrale américaine, la Fed, de 2014 à 2018, elle a occupé les principaux postes économiques du gouvernement américain, notamment la direction du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche, sous Bill Clinton.

«Je me soucie des gens»

Première femme nominée à ce poste, Janet Yellen naît en 1946 dans une famille juive d'origine polonaise à Brooklyn. Elle fréquente l'université Brown avant d'obtenir un doctorat à Yale et d'enseigner à l'Université de Californie, à Berkeley. Comme le relate le New York Times, elle déclarait en 2013, face à Simon Bowmaker, professeur d'économie à l'Université de New-York : «Je me soucie des gens. J'ai découvert que l'économie avait un énorme intérêt pour nos vies et qu'elle pouvait rendre le monde meilleur.»

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Ce qu’elle s’attelle à faire à la FED, en prônant une politique accommodante et graduelle avec des taux d’intérêt très bas. Elle patiente deux ans avant de les relever d’un quart de point. Son bilan est honorable : l’économie américaine a renoué avec le plein-emploi sans inflation particulière.

Affronter la crise économique

Les chantiers qui l'attendent sont considérables : Yellen, spécialiste du travail plutôt que de l'inflation, doit affronter la crise économique qui frappe les Etats-Unis depuis le mois de mars et l'explosion du covid. Si le taux de chômage culmine à 6,9 %, le PIB américain devrait chuter de 3,5 %, et dix millions d'emplois n'ont toujours pas été recréés. Son nouveau poste doit lui permettre d'encadrer le très ambitieux programme écologique de Joe Biden, ainsi que certaines de ses mesures emblématiques dont la hausse du salaire minimum à 15 dollars. A condition de convaincre le Sénat, s'il reste républicain.

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