Google s’attire les foudres de ses employés et du monde académique après le licenciement de Timnit Gebru, une chercheuse noire spécialiste des questions d’éthique dans le domaine de l’intelligence artificielle. Plus de 1200 employés et plus de 1500 universitaires ont demandé des comptes à l’entreprise vendredi.
Une publication controversée
L’origine du licenciement viendrait d’une publication de recherche que Timnit Gebru a écrite avec quatre autres chercheurs de Google à propos d’une intelligence artificielle qui limiterait les propos haineux ou biaisés. Les managers de la chercheuse auraient demandé de ne pas présenter cette étude lors d’une conférence ou de retirer leur nom de cette publication. Jeffrey Dean, le chef du département intelligence artificielle de Google, justifie cette demande en assurant que l’article n’avait pas suivi la procédure nécessaire en vue d’une publication.
Une demande de rétraction qui ne passe pour Timnit Gebru. "Votre vie ne fait qu’empirer dès l’instant ou vous commencez à plaider pour les personnes sous-représentées", explique-t-elle dans un mail envoyé à plusieurs de ses collègues dans un groupe interne. Un message dans lequel la chercheuse explique être exaspérée de la réponse de Google aux efforts qu’elle et ses collègues fournissent pour améliorer l’embauche des minorités et attirer l’attention sur les biais dans l’intelligence artificielle.
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Un mail qui a donc eu pour conséquence le licenciement de Timnit Gebru. Officiellement, Google affirme qu’il s’agit d’une démission. Une version que la chercheuse réfute dans un tweet. "Apparemment un mail a été envoyé par mon manager disant qu’elle acceptait ma démission. Je n’ai pas démissionné – j’ai d’abord demandé de simples conditions et j’ai dit que je répondrais quand je serais revenue de mes vacances", explique-t-elle.