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Budget 2021: cinq millions d'euros pour lutter contre la précarité menstruelle

Selon l’association Règles élémentaires, 1,7 million de femmes seraient en difficulté chaque mois lorsqu’il faut acheter des serviettes et tampons

Selon l’association Règles élémentaires, 1,7 million de femmes seraient en difficulté chaque mois lorsqu’il faut acheter des serviettes et tampons - iStock - MichalLudwiczak

Le gouvernement va porter en 2021 à cinq millions d'euros le budget pour lutter contre la précarité menstruelle, une difficulté éprouvée par près d'une femme sur dix en France, notamment les plus précaires et les jeunes.

Ces fonds seront destinés à "renforcer le combat mené par les associations pour l'accès de toutes les femmes aux protections périodiques", ont annoncé mardi dans un communiqué le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et la ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno. Les femmes incarcérées, les femmes en situation de précarité et de très grande précarité, et les élèves des collèges et lycées en éducation prioritaire seront ciblés "en priorité", ont-ils ajouté.

Dans un amendement au projet de loi de finances pour 2021 déposé lundi et consulté par l'AFP, le gouvernement propose de "majorer de 4 millions d'euros" le budget consacré à la solidarité afin "d'augmenter les moyens consacrés à la lutte contre la précarité menstruelle sans peser sur les autres politiques".

En parallèle, l'expérimentation lancée début 2020 pour permettre de financer des protections hygiéniques, dotée d'un million d'euros, sera reconduite en 2021, a précisé à l'AFP le cabinet d'Olivier Véran.

1 femme sur 10

Ce budget viendra "soutenir" les collectes associatives, "développer" la mise à disposition gratuite de protections périodiques dans des établissements scolaires, pour les femmes détenues ou dans le cadre des maraudes et des accueils de jour auprès de femmes hébergées ou à la rue. Il permettra en outre de proposer ces produits d'hygiène "à prix symbolique" dans les épiceries solidaires.

On estime qu'une femme sur dix en France renoncerait à changer de protection périodique aussi souvent que nécessaire par manque de moyens, en particulier les femmes précaires, incarcérées, ainsi que de nombreuses collégiennes et étudiantes. Une situation qui "porte atteinte à leur dignité et constitue par ailleurs un frein à l'insertion de milliers de femmes en situation de précarité", ont souligné les ministres, relevant également "un facteur de risque pour la santé".

Lors d'une interview donnée début décembre au média en ligne Brut, Emmanuel Macron avait dit vouloir "renforcer" le "travail avec les associations, les services sociaux, les communes" sur ce sujet, s'indignant notamment du sort des femmes à la rue. Il avait alors promis une réponse "au premier semestre".

AKM avec AFP