Plus que jamais, pendant la crise sanitaire, on a isolé, malmené, stigmatisé, infantilisé nos ainé⸱es. Quelle place pour les vieux, mais surtout les vieilles dans notre société de la productivité et de la rentabilité ? Et si on changeait leur regard que l’on pose sur la vieillesse…
"On a tellement peur de la vieillesse que ce mot même de vieillesse est vécu et ressenti comme une espèce d'injure, voire même d'insulte. Tout le vocabulaire depuis une trentaine d'années évolue pour essayer de contourner ce qui pourrait apparaître comme une stigmatisation", exprimait l’autrice Laure Adler dans une interview sur France Culture.
Les vieilles sont là !
Gommées à coups d’anti-âge, cachées derrière les portes fermées de maisons de retraite, invisibilisées par les médias. Où sont les vieilles ? Elles sont là ! Enfin, si on les laissait exister, au lieu de les stigmatiser.
Comme on peut le lire dans l’article Femmes et vieillissements : nouveaux regards, nouvelles réalités de Recherches féministes : l’analyse des rapports entre le vieillissement et le genre implique de prendre en considération les effets combinés de l’âge, de la catégorie sociale, de la situation dans le parcours de vie ainsi que de génération.
La question du genre, quand on parle de vieillesse, est un enjeu majeur puisque la population mondiale vieillit, et que le rapport de féminité augmente avec l’âge, ce qui signifie qu'il y a plus de vieilles que de vieux en Belgique.
Aussi, comme l’indique l’OMS : la pauvreté du grand âge est beaucoup plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Que ce soit dans les régimes de retraite ou dans les systèmes de sécurité sociale, les inégalités sont légion. Dans les pays de l’OCDE, les prestations de retraite sont d’ailleurs en moyenne inférieures de 27 % pour les femmes.
Sans oublier les stéréotypes qui touchent particulièrement les ainées. "Alors qu’un homme est valorisé par ce qu’il fait, une femme est jugée pour son apparence : jeune, mince, blanche, valide. Il n’y a pas de "vieille belle ", car la femme âgée s’éloigne des rôles qui lui sont imposés par la société patriarcale : plaire et enfanter", analyse l’ASBL Espace Seniors pour le magazine Femmes Plurielles.
Ces discriminations face au vieillissement ont un nom : l’âgisme.
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