Une version un peu moins fidèle à la réalité de l’histoire de l’impératrice russe du XVIIIe siècle se joue actuellement dans la nouvelle série dramatique de Channel 4, The Great. Mais, s’il existe un élément que cette production confirme, c’est la croyance de Catherine II en les idées des Lumières.
Le siècle des Lumières est un mouvement philosophique et intellectuel qui a balayé l’Europe occidentale dans les années 1700, alors que Catherine était une jeune femme. Parmi les écrivains les plus célèbres de cette ère, on compte notamment Francis Bacon, Isaac Newton et René Descartes (ce dernier étant l’un des auteurs préférés de la reine incarnée par Elle Fanning dans la série).
C’est cette foi en la science et le progrès qui a fait de Catherine II une pionnière et une championne des vaccinations, alors que son pays était ravagé par une épidémie de variole qui a fait des dizaines de milliers de victimes en Sibérie, en 1767. Après avoir pris connaissance des travaux du médecin britannique et pionnier Thomas Dimsdale, elle l’a invité à sa cour et lui a demandé de se faire vacciner, elle et son fils Paul.
Au XVIIIe siècle, la vaccination était beaucoup plus sanglante que les piqûres cliniques actuelles. Elle consistait à couper le bras du patient avant de mettre du pus provenant d’une pustule de variole à l’intérieur de la plaie. Le pus était prélevé sur une personne qui témoignait d’un cas bénin de la maladie, dans l’espoir que le receveur soit affecté de la même manière. Alors que le risque de mourir était réel, Catherine II prit une décision courageuse (tout comme Thomas Dimsdale, qui aurait gardé des chevaux à l’extérieur au cas où il aurait besoin de prendre rapidement la fuite).
Le processus ayant été couronné de succès pour l’impératrice russe, Paul et, plus tard, toute sa cour, la monarque a fait des pieds et des mains pour prouver l’efficacité et la sécurité de la vaccination à ses sujets. Cette démarche a conduit à un programme d’immunisation de masse, qui a permis de vacciner 2 millions de Russes à la fin du siècle. Comme elle le déclarera plus tard : « Mon objectif était, à travers mon exemple, d’éviter la mort de nombreux de mes sujets qui, ne connaissant pas l’intérêt d’une telle technique, et effrayés par celle-ci, étaient livrés à eux-mêmes ».
Toutefois, dans une lettre qui ne serait pas mentionnée dans la série The Great, Catherine II aurait qualifié les anti-vaccins du XVIIIe siècle de « véritables imbéciles, ignorants ou simplement méchants ».
Un article à retrouver sur le site de Tatler.