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L'Elysée envisage la panthéonisation de Gisèle Halimi, avocate, militante et opposante à la guerre d'Algérie

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  • France Bleu

Le rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la guerre d'Algérie, remis à Emmanuel Macron ce mercredi, propose de faire entrer l'avocate et militante Gisèle Halimi, décédée en juillet dernier, au Panthéon. Emmanuel Macron va lancer le processus de concertation de panthéonisation.

Gisèle Halimi en 2004. Gisèle Halimi en 2004.
Gisèle Halimi en 2004. © Maxppp - LOISEAU JULIE

Emmanuel Macron va lancer le processus de concertation pour la panthéonisation de Gisèle Halimi, a appris ce mercredi franceinfo auprès de l'Elysée. Figure du féminisme, avocate, femme politique, Gisèle Halimi est décédée le 18 juillet 2020, à l'âge de 93 ans. Un hommage national lui sera également rendu au printemps prochain, dès que les conditions sanitaires le permettront.

Cette proposition de panthéonisation apparaît dans les préconisations du rapport de l'historien Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie, un an avant le soixantième anniversaire de l'indépendance du pays. Le texte mentionne Gisèle Halimi comme "grande figure d'opposition à la guerre d'Algérie"

Une commission "Mémoire et Vérité"

Spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, Benjamin Stora a été chargé en juillet par Emmanuel Macron de "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie", achevée en 1962. Pour y parvenir, l'historien préconise dans son rapport de créer une commission "Mémoire et Vérité", regroupant "différentes personnalités engagées dans le dialogue franco-algérien", pour développer des initiatives mémorielles communes entre les deux pays. 

Le rapport liste 22 propositions qui pourraient être étudiée par cette commission, avec notamment un renforcement de l'apprentissage de l'histoire de la France en Algérie dans les programmes scolaires et une plus grande coopération universitaire. "La France proposerait ainsi de donner chaque année à dix chercheurs, inscrits en thèse sur l’histoire de l’Algérie coloniale et la guerre d’indépendance dans un établissement universitaire algérien, de pouvoir effectuer des recherches dans les fonds d’archive en France", détaille le rapport. 

Pour faciliter ce travail d'études historiques, certaines archives devront également être transférées de la France vers l'Algérie. "Celles laissées en Algérie pourront être consultées par les chercheurs français et algériens. 'Le Comité de pilotage' pourrai proposer la constitution d’un premier fond d’archives commun aux deux pays, librement accessible."

La poursuite des commémorations

La commission pourrait également proposer "la poursuite de commémorations, comme celle du 19 mars 1962", date du cessez-le-feu choisie pour commémorer la fin de la guerre, ou encore celle "du 25 septembre, journée d’hommage aux harkis et autres membres de formations supplétives dans la guerre d’Algérie" et "de la date du 17 octobre 1961, à propos de la répression des travailleurs algériens en France"

Avec l'accord des autorités algériennes, le déplacement des harkis et de leurs enfants pourrait être "facilité [...] entre la France et l'Algérie". Benjamin Stora propose également de transformer en "lieu de mémoire" les anciens camps d'internement d'Algériens en France : "des milliers d’Algériens ont été internés administrativement en France. Quatre camps les accueillirent : le camp du Larzac (Aveyron), celui de St-Maurice l’Ardoise (Gard), celui de Thol (Rhône) et celui de Vadenay (Marne) (...) Des plaques, apposées à proximité de chacun de ces camps, pourraient rappeler leur histoire"

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