Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le Honduras grave dans le marbre l’interdiction totale de l’IVG et du mariage homosexuel

Le texte modifiant la Constitution clôt toute possibilité de débat et rend improbable une modification postérieure, alors que le pays interdit déjà l’avortement dans tous les cas de figure.

Par 

Publié le 22 janvier 2021 à 03h46, modifié le 22 janvier 2021 à 11h28

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Un homme tient un ballon « avortement en toute sécurité » lors d’une manifestation pour la journée internationale des femmes, le 8 mars 2019 à Tegucigalpa, au Honduras.

Le 30 décembre 2020, le Congrès argentin légalisait l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Une décision historique dans un continent qui, dans sa majorité, interdit l’avortement. Les féministes latino-américaines espéraient que ce précédent favoriserait, dans leur pays, la lutte pour sa dépénalisation. C’est tout le contraire qui s’est passé, jeudi 21 janvier, au Honduras.

Le Parlement a voté jeudi soir, par une procédure accélérée, une réforme de la Constitution qui inscrit dans la loi organique l’interdiction totale de l’IVG et clôt toute possibilité de débat et rend improbable une modification postérieure. Le vote de jeudi grave aussi dans la Constitution l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe.

« La pratique de toute forme d’interruption de la vie de l’enfant à naître, dont il faut respecter la vie à tout moment, est considérée interdite et illégale, précise désormais l’article 67. Les dispositions légales qui seraient créées après l’entrée en vigueur du présent article et qui établiraient le contraire seront nulles et non avenues. »

La Constitution interdisait déjà l’avortement et le mariage entre personnes de même sexe, mais une réforme était possible avec le vote des deux tiers des 128 parlementaires du Congrès unicaméral. Il faudra désormais les trois quarts des voix pour approuver des modifications.

« Un verrou constitutionnel »

Ce « bouclier contre l’avortement au Honduras » avait été présenté le 11 janvier par un député du Parti national au pouvoir, Mario Pérez. « La législation établit ce que nous appelons un verrou constitutionnel », s’est félicité M. Pérez lors de la séance parlementaire en ligne, jeudi. La réforme devra être ratifiée par au moins 86 parlementaires de la prochaine législature qui sera issue des élections, prévues en novembre.

M. Pérez s’était justifié par sa volonté de stopper « la vague de réformes constitutionnelles dans des pays d’Amérique latine, encouragées par des gouvernements de gauche, destinées à légaliser l’avortement, comme cela a eu lieu en Argentine récemment ». « On ne peut pas le permettre au Honduras », avait-il ajouté.

Le Honduras fait partie depuis 1985 des six pays de la région – avec le Salvador, le Nicaragua, la République dominicaine, Haïti et le Suriname – à interdire totalement l’IVG, même si la grossesse fait courir un danger de mort à la femme enceinte. Dans la région, seuls Cuba, l’Uruguay, le Guyana, la ville de Mexico et l’Etat mexicain d’Oaxaca ont légalisé l’avortement.

Il vous reste 52.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.