Comment ça, le Roi se placerait au-dessus de la Reine ? Et la Reine aurait plus de valeur que le Valet ? Parfois les jeux de cartes sont si ancrés dans nos traditions que l’on ne se rend même plus compte des symboles et des inégalités qu’ils incarnent. C’est justement ce que réalise la jeune néerlandaise Indy Mellink, l’été dernier, lorsqu’elle joue aux cartes avec ses cousins. En expliquant les règles, elle s’étonne de donner – et de perpétuer, en outre – une hiérarchie entre les cartes. Le Roi prédominerait tout le jeu, tandis que les autres cartes suivraient, sans qu’il n’y ait aucune égalité entre les figures et les genres.

Jeu de carte non-genré

Or, argent et bronze pour remplacer le trio traditionnel

Pour Indy Mellink, il est nécessaire de bouleverser les codes et de « concevoir un jeu de cartes différent » où il n’y aurait plus ce déséquilibre. Un jeu qui puisse refléter notre monde actuel, ainsi que nos pensées qui évoluent et se déconstruisent (en matière de genre), explique l’étudiante diplômée en psychologie médico-légale sur son site. Indy crée alors, en quelques semaines seulement, le jeu de cartes « le GSB [Gold Silver Bronze] Playing Cards ». Elle change le design des cartes et choisit l’or, l’argent et le bronze, des matériaux dépourvus de genre, pour remplacer le trio traditionnel, Roi, Reine et Valet.   

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Certains se mécontentent déjà de cette alternative – ce n’est pour eux qu’un simple jeu, d’après les commentaires sous la vidéo d’Indy Mellink. Mais pour l’inventrice de 23 ans, ses détails de classification sont loin d’être anodins. « Si nous avons cette hiérarchie selon laquelle le Roi vaut plus que la Reine, alors cette inégalité subtile influence les gens dans leur vie quotidienne », confie-t-elle au « Mirror ».

Une nouvelle occasion, à l’exemple des jouets non-genrés de la marque Mattel, de lutter contre les stéréotypes et « pour l’égalité des sexes », soutient la jeune femme sur son site.

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